Affaire Iacono: son petit-fils lui demande "pardon"

L'ancien maire de Vence, Christian Iacono au palais de justice de Paris le 27 mai 2013 - -
Condamné à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils, lequel est depuis revenu sur ses accusations, l'ex-maire de Vence, Christian Iacono a de nouveau clamé son innocence jeudi devant la Cour de révision. De son côté, dans un poignant témoignage, Gabriel a demandé "pardon" à son grand-père.
"Peur de passer pour un menteur"
"Je suis parfaitement, complètement innocent", a déclaré Christian Iacono devant les magistrats de la Cour, comme il l'avait fait dès le début de cette affaire devant le juge d'instruction.
Emu après avoir entendu son petit-fils, avec qui tout contact lui est interdit depuis une libération conditionnelle en 2011, lui demander pardon, il a expliqué qu'il ne pouvait "pas condamner un enfant de 10 ans qui avec un mensonge" a fait de 14 ans de sa vie "un vrai calvaire".
"Excuse-moi", lui a demandé son petit-fils Gabriel, "j'ai dû faire un travail sur moi-même", "assumer les conséquences de mes actes". S'il a eu du mal à se rétracter, c'est parce qu'il avait "peur de passer pour un menteur", devant son fils, devant "tout le monde", "devant la France".
Rendu le 18 février
En mai 2011, quelques mois après la condamnation en appel de son grand-père, cette affaire avait connu un spectaculaire rebondissement: Gabriel Iacono était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.
Pour les avocats de Christian Iacono, si la justice avait eu connaissance des éléments dont elle dispose aujourd'hui, elle aurait rendu un tout autre verdict.
Il n'existe aucun élément de nature à mettre en doute la "sincérité" de ces rétractations, qui n'ont été ni "manipulées" ni "récompensées", a plaidé Me François Saint-Pierre. Son confrère Me Dominique Roméo a lui souligné la "linéarité" des rétractations du petit-fils, aujourd'hui âgé d'une vingtaine d'années.
La Cour de révision dira le 18 février si elle annule la condamnation de l'ancien élu à neuf ans de prison et ordonne un nouveau procès. L'avocate générale a demandé le rejet de la requête en révision.