BFMTV
Police-Justice
Alerte info

Affaire Bentounsi: le policier qui a tiré sur un détenu condamné à 5 ans de prison avec sursis

La cour d'assises a estimé que le police n'était pas en état de légitime de défense.

La cour d'assises a estimé que le police n'était pas en état de légitime de défense. - Benoit Peyrucq - AFP

En 2012, Damien Saboundjian avait tiré sur Amine Bentounsi alors qu'il se trouvait de dos. Acquitté en première instance, la cour d'assises de Paris n'a pas retenu en appel l'état de légitime défense.

Le policier qui a tué en 2012 un détenu en cavale d'une balle dans le dos a été condamné en appel à cinq ans de prison avec sursis, et cinq ans d'interdiction de port d'arme. La cour d'assises de Paris a considéré que Damien Saboundjian n'était pas en état de légitime défense lorsqu'il a tiré sur Amine Bentounsi à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis. Le gardien de la paix, âgé de 37 ans, avait été acquitté en première instance.

L'annonce de sa condamnation a été accueillie par une explosion de joie à l'extérieur de la salle d'audience où s'étaient rassemblés une centaine de militants anti-violences policières, venus soutenir la famille Bentounsi.

"Agi par panique"

La cour, après six heures de délibérations, a suivi les réquisitions de l'avocat général. "Damien Saboundjian affirme qu'il a effectué un tir de riposte de face. Mais l'expertise balistique ne permet pas de le déterminer et cette version n'est corroborée par aucun témoin, à part les déclarations, que l'on sait fluctuantes, de son collègue", a déclaré lors des réquisitions Rémi Crosson du Cormier.

Le policier a donc "agi par panique et non en riposte", a conclu le magistrat.

En prison pour des faits de braquage, Amine Bentounsi, 28 ans, était recherché pour s'être fait la belle à la faveur d'une permission deux ans plus tôt. Avisée de sa présence à Noisy-le-Sec, une patrouille s'était lancée à sa poursuite. Damien Saboudjian avait fait feu à quatre reprises sur le fuyard, qui avait été atteint mortellement d'une balle dans le dos, le soir du 21 avril 2012.
J.C avec Cécile Ollivier