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Police-Justice

Adama Traoré: une contre-expertise demandée par la famille conclut que la mort est due au "plaquage ventral"

Cette nouvelle expertise, la quatrième depuis la mort d'Adama Traoré en juillet 2016, conclut que la mort de ce dernier résulte du "plaquage ventral". Ce dernier, réalisé par les gendarmes, a entravé "l'échange normal de gaz, avec l'impossibilité de se libérer de cette position".

Quatre ans après, une quatrième expertise médicale, réalisée à la demande de la famille, conclut que la mort d'Adama Traoré est causée par "un syndrome asphyxique par plaquage ventral", d'après les documents que BFMTV a pu consulter. 

"Aucune autre cause de décès n’est identifiée"

Cette expertise, réalisée en dehors du cadre judiciaire juge que "le plaquage ventral a entraîné la mise en position corporelle entravant l'échange normal de gaz et avec l'impossibilité de se libérer de cette position". 

Selon le Professeur de médecine d'un hôpital parisien, qui a réalisé l'expertise, "aucune autre cause de décès n’est identifiée, l’expertise est donc en faveur du décès faisant suite à un syndrome asphyxique par plaquage ventral". Ce dernier ajoute qu'"Adama Traoré avait des antécédents médicaux, mais ceux-ci ne constituent pas une maladie évolutive (...) Il n'est pas démontré que ces pathologies ont contribué à causer le décès d'Adama Traoré".

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est mort dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes.

"Déni de justice"

Une nouvelle expertise judiciaire rendue vendredi dernier a de nouveau écarté la responsabilité des gendarmes. Assa Traoré, la soeur d'Adama et porte-parole du comité la "Vérité pour Adama" a dénoncé un "déni de justice". Un rassemblement est prévu en conséquent ce mardi à 19 heures devant le Tribunal Judiciaire de Paris, à l'appel notamment des proches du défunt pour dénoncer cette affaire qui symbolise, selon eux, les violences policières. 

Le préfet de police Didier Lallement a toutefois interdit la manifestation, précisant qu'il "n'a fait l'objet d'aucune déclaration préalable et pouvant rassembler de nombreuses personnes, n'est pas autorisée" en raison de l'état d'urgence sanitaire qui proscrit tout rassemblement public de plus de dix personnes, explique la préfecture de police dans un communiqué.

"Le rassemblement de ce soir est maintenu, la préfecture de Paris et son préfet politique tentent d'intimider ceux qui réclament la justice!", a réagi sur Twitter le Comité Adama.
Sarah-Lou Cohen et Esther Paolini