BFMTV
Police-Justice

Action Voyance: une plateforme pour dénoncer les escroqueries des voyants

-

- - Paul Richards - AFP

Pour mettre fin aux arnaques de voyance par téléphone ou sur Internet, l'Institut national des arts divinatoires vient de se lancer dans une action de groupe. Soutenue par un cabinet d'avocats, cette plateforme vise à regrouper toutes les plaintes des clients mécontents avant de lancer une action en justice.

Il y aurait entre 2,5 et 3 millions de personnes qui consultent un voyant en France. Face à cet engouement pour les arts divinatoires, les escroqueries se multiplient que ce soit en ligne ou par téléphone. Pour dénoncer ce phénomène, l'Institut national des arts divinatoires (Inad) vient de lancer une plateforme pour recueillir les mauvaises expériences des clients.

Plus qu'un simple site, Action Voyance a pour vocation à terme de lancer une "class action", une action de groupe, en justice. L'initiative est soutenue par un cabinet d'avocats, Panon-Fairbairm, qui s'engage à défendre cette action devant la justice. 

Frais de dossier

Sur cette plateforme, l'Inad explique que "compte tenu de la multiplication des escroqueries et des arnaques organisées et généralisées dont sont victimes des milliers de personnes", il se doit de "préserver la profession infiltrée par des individus sans foi ni loi". "En portant plainte avec des dizaines voire des centaines d’autres personnes qui dénoncent les mêmes pratiques, son dossier est beaucoup plus fort", assure le représentant national des voyants.

Pour porter plainte, les plaignants doivent remplir un questionnaire en ligne et s'affranchir de frais de dossier compris entre 150 et 300 euros, payables en plusieurs fois et bien loin des frais d'avocats classiques. Le cabinet d'avocats touchera, lui, 10% des indemnités obtenues par les clients, si ceux-ci remportent leur bataille judiciaire.

Séance de voyance gratuite

Lancée il y a quelques jours, une quinzaine de plaintes a déjà été enregistrée sur la plateforme. "C'est un préjudice qui atteint des dizaines de milliers de personnes en France", assure au Figaro Youcef Sissaoui, président de l'Inad, qui estime que les préjudices peuvent aller "jusqu'à 200 à 300.000 euros". Selon lui, les infractions dénoncées sont souvent l'abus de faiblesse, de la publicité mensongère, voire de l'escroquerie pure. 

Certains sites de voyance ou supposés tels proposent des consultations gratuites. Les clients donnent leur numéro de cartes de crédit et voient leurs comptes débités. D'autres proposent des forfaits dont on ne peut se désengager et qui sont automatiquement renouvelés. Souvent ruinés, les clients n'engagent pas de poursuites devant la justice.

J.C.