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Police-Justice

Action de Génération identitaire à la CAF de Bobigny: 19 membres du groupe d'ultra-droite jugés ce jeudi 

Des militants de Génération identitaire en novembre 2019

Des militants de Génération identitaire en novembre 2019 - Philippe Lopez - AFP

En mars 2019, des militants du groupuscule anti-immigration avaient escaladé l'immeuble de la CAF et suspendu des banderoles réclamant la suppression des aides sociales "aux étrangers extra-européens". Ils sont aujourd'hui jugés pour "entrave concertée avec violence ou voie de fait à l'exercice de la liberté du travail".

Ils avaient occupé le toit de la caisse d'allocations familiales de Seine-Saint-Denis en scandant des slogans anti-immigration: 19 militants du mouvement d'ultradroite Génération identitaire sont jugés ce jeudi devant le tribunal de Bobigny pour entrave à la liberté du travail.

Le 29 mars 2019, tôt dans la matinée, des militants avaient escaladé l'immeuble de la CAF à Bobigny. Les membres de ce groupe anti-immigration adepte des coups d'éclat, à l'instar des "patrouilles anti-migrants" organisées dans les Alpes, ont déployé une banderole depuis le toit où était inscrit le slogan: "De l'argent pour les Français. Pas pour les étrangers!".

Sur des vidéos diffusées par des cadres de Génération Identitaire sur Twitter, on voit un groupe majoritairement masculin, poings levés, fumigènes allumés, scandant "Stop, stop, stop immigration". Après plusieurs heures sur le toit, les militants avaient été délogés par la police. L'établissement avait dû être fermé au public.

"Par cette action symbolique, Génération identitaire réclame la suppression de toutes les aides sociales aux étrangers extra-européens", affirmait le mouvement sur son site internet.

Jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende

Dix-sept hommes et deux femmes sont poursuivis pour "entrave concertée avec violence ou voie de fait à l'exercice de la liberté du travail". Ils encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

"Le fondement juridique est artificiel. Il s'agit d'un happening médiatique comme peut le faire Greenpeace. Il n'y jamais eu de violence, ni de dégradation", a déclaré Me Pierre-Vincent Lambert, l'avocat des prévenus.

Parallèlement, une citation directe a été déposée contre Génération Identitaire par la CAF pour "complicité de mise en danger délibérée de la personne" et "complicité de provocation à la discrimination et à la haine raciale".

Cette intrusion dans les locaux de la CAF avait indigné les élus de Seine-Saint-Denis. Le président socialiste du conseil départemental Stéphane Troussel avait réclamé la "dissolution" de Génération identitaire. Tout comme l'association SOS Racisme qui avait lancé une pétition adressée au Premier ministre Edouard Philippe pour mettre fin aux actions du groupuscule. Le gouvernement avait alors répondu étudier "les moyens" de le dissoudre.

L'an dernier, trois dirigeants de Génération identitaire ont été condamnés à six mois de prison ferme et à une amende maximum de 75.000 euros après la vaste opération anti-migrants dans les Alpes. Ces derniers ont fait appel du jugement qu'ils estiment "politique".

Ju. M. avec AFP