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Police-Justice

Acquittement d'un policier qui a tué un braqueur: le parquet général fait appel du verdict

Le parquet général avait demandé à la cour de na pas délivrer un permis de tuer.

Le parquet général avait demandé à la cour de na pas délivrer un permis de tuer. - Matthieu Alexandre - AFP

En 2012, Damien Saboundjian, un policier de 36 ans, avait abattu d'une balle dans le dos un malfaiteur. En première instance, la justice a estimé qu'il avait agi en état de légitime défense, mais le parquet général fait appel de cette décision.

Le verdict prononcé vendredi dernier par la cour d'assises de Bobigny avait crée une certaine confusion. Ce vendredi, le parquet général a décidé de faire appel de l'acquittement d'un policier qui avait abattu d'une balle dans le dos un malfaiteur, en 2012 à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis.

Jugé la semaine dernière pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, Damien Saboundjian, un policier de 36 ans, avait été acquitté par les jurés qui avaient estimé que le fonctionnaire avait agi en situation de légitime défense au moment de tirer sur Amine Bentounsi, un braqueur en cavale, avec qui il s'était retrouvé nez à nez.

"Permis de tuer"

Au cours de ce procès, qui avait pour question centrale la légitime défense, l'avocat général avait requis cinq ans de prison à l'encontre de l'agent de police. Il avait également appelé la cour à ne pas délivrer "un permis de tuer" aux fonctionnaires.

La famille d'Amine Bentounsi s'était également émue de cet acquittement, dénonçant un nouvel exemple d'impunité policière. "Aujourd’hui, la justice n’est pas encore prête à condamner un policier, un policier qui n’a pas agi en état de légitime défense", avait déploré la soeur de la victime.

Soulagement vs Choc

Cet appel est donc accueilli pour la famille d'Amine Bentounsi avec un "sentiment de soulagement". "Il faut quand même rappeler que ceux qui décident c'est le ministère public, commente Me Michel Konitz, avocat des parties civiles. Si le parquet général n'avait pas suivi l'avis du parquet de première instance, cela aurait été une très mauvais décision car tous les observateurs avaient constaté que cet acquittement était absurde."

A l'inverse l'avocat de Damien Saboundjian dénonce un "acharnement" et un "étonnement". Toutefois, son défenseur l'assure, lui et son client, passé le choc de cette information, se présenteront sereinement à l'image "de ceux qui ont confiance dans les jurés populaires contrairement au ministère public".

J.C. avec AFP