Achats de voix présumés: Dassault annonce une plainte contre Libération

Serge Dassault, le 14 juin 2013. - -
Le sénateur UMP Serge Dassault riposte. Il va déposer plainte pour "atteinte à la présomption d'innocence" contre Libération, qui a publié mercredi le détail d'une liste saisie par la justice recensant des bénéficiaires présumés d'achats de voix à Corbeil-Essonnes, a annoncé son avocat Maître Pierre Haïk dans un communiqué.
"La liste en cause ne fait que confirmer le soutien apporté par M. Serge Dassault, sur ses fonds propres, à la réalisation de certains projets personnels et professionnels concrets", affirme l'avocat, rejetant à nouveau les accusations d'achats de votes.
"Ces aides financières ont toujours été déconnectées de quelque élection que ce soit, et accordées sans aucune contrepartie, comme M. Serge Dassault a eu l'occasion de le démontrer lors de sa récente audition", ajoute Maître Haïk.
Un listing précis détaillant les noms de 130 bénéficiaires
Les juges du pôle financier, qui enquêtent sur les élections municipales de 2008 à 2010, soit trois scrutins, disposent de ce listing précis, détaillant des dons et avantages à environ 130 bénéficiaires selon le quotidien.
Selon Libération, "le tableau comporte plusieurs colonnes", où sont inscrits les noms des bénéficiaires présumés, des commentaires sur l'avancement du dossier et les mentions "payé" et "non payé".
Pour la plupart, il s'agit de dons de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros, mais aussi de "dons de natures très diverses": "1.000 euros afin de payer une 'amende'", "500 euros pour 'soutien sortie détention'". Pour 45 noms, aucune somme n'est versée, s'agissant par exemple de jeunes ayant bénéficié d'un contrat aidé à la mairie de Corbeil.
Déjà cinq mises en examen
Dans ce dossier, cinq protagonistes ont été mis en examen, dont l'actuel maire de Corbeil-Essonnes et bras droit de Serge Dassault, Jean-Pierre Bechter, qui a remporté les élections municipales de 2009 et 2010, sa deuxième adjointe à la mairie Cristela de Oliveira et un vieux compagnon de route du sénateur, Jacques Lebigre.
Les deux autres, Younès Bounouara et Mamadou Kébé, sont soupçonnés d'être des intermédiaires du système de corruption électorale.