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Police-Justice

Accident mortel d'Antoine Alléno: le suspect jugé ce jeudi, l'"homicide routier" au coeur du procès

Le tribunal correctionnel de Paris (photo d'illustration).

Le tribunal correctionnel de Paris (photo d'illustration). - Loïc Venance - AFP

L'homme accusé d'avoir tué le fils du chef cuisinier Yannick Alléno au volant d'une voiture lancée à 120 km/h est jugé ce jeudi à Paris. Le père de la victime milite pour la création d'un délit d'"homicide routier".

Le tribunal correctionnel de Paris rendra ce jeudi 28 novembre son jugement concernant l'homme accusé d'avoir tué, ivre au volant d'une voiture surpuissante, le fils du chef cuisinier Yannick Alléno, relançant la question de l'"homicide routier".

Lors de l'audience fin octobre, le parquet avait requis huit ans d'emprisonnement assortis d'un mandat de dépôt ainsi qu'une interdiction de conduire pendant dix ans à l'encontre de Franky D. L'homme de 27 ans, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire, était notamment jugé devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire avec au moins deux circonstances aggravantes, blessures involontaires et vol avec violence.

À 120 km/h dans des rues limitées à 30

Les faits remontent au 8 mai 2022. Ce soir-là, l'homme qui fait partie de la communauté des gens du voyage, roule, ivre, sans permis à bord d'une Audi RS6, une puissante berline, à 120 km/h dans les rues du 7e arrondissement de Paris, limitées à 30.

Avec cette voiture, volée un peu plus tôt dans la soirée, il heurte un VTC, puis un taxi à un feu rouge. Il perd ensuite le contrôle du véhicule et percute un scooter. Le conducteur du deux-roues, Antoine Alléno, 24 ans, et sa passagère, Anisa, sont éjectés. Le jeune homme succombe à ses blessures, son casque est retrouvé à quelques mètres. La passagère est blessée.

Prenant la fuite à pied, il est arrêté rapidement. À 1h35, il est contrôlé avec 1,56 g/l d'alcool dans le sang. "Je reconnais tous les faits" sauf les violences, avait assuré à l'audience Franky D., accusé par un voiturier de lui avoir asséné des coups de poing au moment de voler la voiture.

Deux co-accusés

Le jeune homme était jugé aux côtés de deux autres prévenus, René A., 47 ans, et Sniper G., 20 ans, poursuivis pour vol en réunion. À leur encontre, le parquet avait respectivement requis six mois d'emprisonnement et neuf mois avec sursis.

"J'ai commis l'irréparable", regrettait le chauffard, assurant que sans l'alcool, "cela ne se serait jamais" produit.

Avec déjà six condamnations à son casier judiciaire au moment du drame, il encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amendes.

Contactés par l'AFP, les avocats de la famille Alléno n'ont pas souhaité s'exprimer avant le jugement. Depuis ce drame, le père de la victime, Yannick Alléno, est devenu un ardent défenseur de la création d'un délit d'"homicide routier", proposition de loi qui devait passer en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, avant la dissolution en juin.

La création de ce délité est sur "la feuille de route", a assuré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur BFMTV début novembre.

La famille a créé l'association Antoine Alléno pour venir en aide à ceux qui ont perdu un proche victime de violence routière.

G.G. avec AFP