Accident de Brétigny: les juges demandent à être dessaisis faute de moyens

L'accident de train de Brétigny-sur-Orge, en 2013. - BFMTV
Les trois juges d'instruction chargés d'enquêter sur l'accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge en 2013 ont demandé à être dessaisis du dossier faute de moyens suffisants, a-t-on appris jeudi auprès du procureur d'Evry, qui a refusé cette demande.
Dans un courrier adressé au procureur en début d'année, les magistrats ont proposé que l'enquête sur l'accident, qui a fait sept morts, soit transmise au pôle spécialisé en matière d'accidents collectifs au tribunal de grande instance de Paris, selon le procureur Eric Lallement, confirmant une information du Parisien.
Une demande rejetée
Dans leur courrier, les juges regrettent un manque de moyens humains et invoquent notamment un poste de magistrat toujours non pourvu ou encore un manque de greffes. Ils estiment que "l'ampleur exceptionnelle des investigations menées et à mener, la technicité du domaine, le volume du dossier nécessitent de considérer que le traitement de cette seule affaire correspond à un équivalent temps plein de magistrat instructeur et de greffier". Mais le procureur de la République d'Evry a rejeté cette demande.
Si l'enquête avait été transférée à Paris, "il y aurait eu une perte de connaissance du dossier", a-t-il expliqué à l'AFP. "Toute la discussion entre les juges d'instruction et les enquêteurs, tout le travail devrait être repris", a-t-il ajouté.
Le 12 juillet 2013, sept personnes sont mortes dans le déraillement du train Intercités 3657 Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge. Quelques jours plus tard, le parquet d'Evry ouvrait une information judiciaire et confiait l'enquête sur les causes du drame à trois juges d'instruction. En septembre 2014, ces juges mettaient en examen la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) en tant que personnes morales pour "homicides et blessures involontaires".