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Police-Justice

Abdelhakim Dekhar: pourquoi ce n'est pas l'ADN qui a parlé

L'avis de recherche émis par la brigade criminelle pour retrouver le tireur parisien

L'avis de recherche émis par la brigade criminelle pour retrouver le tireur parisien - -

Si l’ADN prélevé sur les scènes du drame a confirmé l’hypothèse d’un auteur unique, ce n’est pas le profil génétique qui a permis d’identifier le tireur parisien. Explications.

Au terme d’une traque sans relâche qui a duré quarante-huit heures, l’homme suspecté d’avoir tiré des coups de feu à Libération et à la Société Générale, lundi, a été arrêté mercredi soir aux alentours de 19h. Son identité est alors dévoilée: il s’agit d’Abdelhakim Dekhar.

L'homme n'est pas un inconnu des services de police, il a déjà été condamné en 1998 à quatre ans de prison dans l’affaire Rey-Maupin. Une question se pose alors: pourquoi l'ADN prélevé n'a-t-il pas permis d'identifier un homme en état de récidive criminelle?

Un premier fichier pour les infractions sexuelles en 1998

Certes, les prélevements effectués sur les douilles retrouvées à Libération et à la Société Générale ainsi que sur la portière passager du véhicule de l'otage ont permis de confirmer de manière irréfutable l'hypothèse d'un auteur unique, mais ce n'est pas le profil génétique qui a conduit les policiers à son interpellation.

Sur ce point, François Molins, procureur de la République de Paris, est ferme: "l'ADN n’a pas permis d’identifier l’auteur des faits", a-t-il déclaré jeudi matin lors d'une conférence de presse. Mais pour le magistrat cela n'a rien d'étonnant, puisque le Fnaeg (Le Fichier national des empreintes génétiques, ndlr) a été créé par la loi du 18 juin 1998 pour les auteurs d’infraction sexuelle.

Un fichier étendu en 2001 puis 2003

Or, Abdelhakim Dekhar a été arrêté en 1994 et reconnu coupable en septembre 1998 d'"association de malfaiteurs" dans l'affaire Rey-Maupin. Il ne pouvait donc pas être concerné par les prélevements effectués à l'époque.

Par ailleurs, le champ d'application du Fnaeg n’a été étendu aux autres infractions que par les lois du 15 novembre 2001 et du 18 mars 2003. Cette dernière loi ayant notamment visé l’association de malfaiteurs, infraction pour laquelle Abdelhakim Dekhar a été poursuivi et condamné. Trop tard cependant, le détenu avait déjà purgé sa peine.

Mélanie Godey