A sac à dos depuis l'Andorre ou par go fast... un trafic de cigarettes démantelé à Montpellier

Six hommes ont été interpellés par la sûreté urbaine de Montpellier au terme d'une enquête d'un peu moins d'un an. Ils sont soupçonnés d'avoir importé des cartouches de cigarettes qu'ils revendaient sur le marché noir dans un quartier de la ville.

Une procédure difficile à monter qui a débouché sur le démantèlement d'un trafic de cigarettes entre l'étranger et la France. Six hommes de la même famille ont été interpellés jeudi soir et vendredi matin à Montpellier au terme d'une enquête d'un peu moins d'un an sur un présumé réseau de contrebandiers dans la capitale héraultaise. Mis en examen, la tête du réseau a été écroué, les cinq autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

L'affaire démarre avec l'interpellation, par hasard, d'un go fast, ces voitures roulant à vive allure pour importer des produits, dans la région de Montpellier. 200 cartouches de cigarettes sont alors saisies. Au fil des heures, les enquêteurs pensent avoir mis la main sur quelque chose de plus gros et décident de poursuivre les investigations. A coup de filatures et d'écoutes, ils mettent en évidence un réseau familial mafieux, originaire d'Algérie et installé à Montpellier.

Travail en famille

Les investigations ont démontré que les contrebandiers s'approvisionnaient principalement en Andorre où le prix d'une cartouche est de 25 euros, soient 2,5 euros le paquet. Grâce à des passeurs munis de sac à dos qui arpentaient la montagne pour revenir en France, et grâce à une législation beaucoup plus souple jusqu'au mois de juin, ils doublaient la mise en revendant le paquet, notamment dans le quartier Gambetta à Montpellier, au prix de 5 euros. Une estimation basse évalue leurs bénéfices à 100.000 euros en un an.

L'interpellation des six principaux acteurs de ce réseau a eu lieu jeudi soir et vendredi matin. Les policiers de la sûreté départementale de Montpellier ont mis la main sur un go fast qui remontait d'Algérie via l'Espagne et qui venait livrer les contrebandiers. D'autres arrestations ont eu lieu vendredi matin. Tous connus des services de police, les six suspects travaillaient en famille: ils étaient soient frères ou fils de la tête de réseau.

Justine Chevalier