BFMTV
Police-Justice

« A Marseille, on tue pour rien ! »

Dans le quartier de la fusillade, les plus jeunes sont aussi très choqués : « Y’avait des petits, y’en avait un à moto quand ça a tiré. S’ils se prennent une balle perdue, comment on fait ? ».

Dans le quartier de la fusillade, les plus jeunes sont aussi très choqués : « Y’avait des petits, y’en avait un à moto quand ça a tiré. S’ils se prennent une balle perdue, comment on fait ? ». - -

Au lendemain d’un énième règlement de comptes meurtrier à Marseille, Manuel Valls annonce l’envoi de renforts de police. Ce que réclament de nombreux habitants choqués et en colère, comme Sabrina, une mère de famille qui sur RMC, en appelle même à un soutien militaire.

Le message a été entendu. Le ministre de l'Intérieur a annoncé ce jeudi matin l'envoi de renforts de police et de gendarmerie à Marseille, dans les quartiers gangrénés par les violences et les règlements de comptes. Deux jeunes de 22 ans, connus pour différents délits, sont morts hier mercredi à la cité des Lauriers, dans une fusillade à la kalachnikov. C’est le troisième règlement de comptes en moins de quinze jours dans la ville. L’ombre du trafic de drogue pèse une fois encore sur ces meurtres.

« L’armée pour certains quartiers »

Beaucoup d’habitants ont été très choqués, à l’image de Sabrina, une mère de famille qui à l’instar de l’élue marseillaise socialiste des quartiers nord Samia Ghali à l’automne 2012, demande elle aussi la présence de l’armée pour sécuriser les cités : « Il faut l’armée pour certains quartiers. Nous dans le 13e on n’en peut plus, c’est mercredi matin et on a des enfants qui ne vont pas à l’école, ils étaient dehors en train de jouer au foot et on a entendu "pan pan pan pan…". On ne sait même pas d’où ça sort, on a nos enfants en bas, imaginez notre peur, on est mamans ! On en appelle à l’armée, j’ai plus rien à dire, c’est pas des gros voyous, c’est pas vrai, c’est des petits, on tue pour rien, à Marseille on tue pour rien, il faut le savoir ! ».

« Marseille, capitale de la délinquance ! »

Les habitants du quartier sont excédés. Des meurtres à la kalachnikov en pleine journée le mercredi, jour des enfants, ça n’est plus supportable pour Sarah une mère de famille du quartier : « Marseille, c’est pas la capitale européenne de la culture, c’est la capitale de la délinquance ! Pour deux barrettes de shit maintenant on tue, y’en a marre ! Je les connaissais, je les ai vus grandir. On est en colère ! ». Une émotion qui gagne jusqu’aux plus jeunes, eux aussi très choqués : « Y’avait des petits, y’en avait un à moto quand ça a tiré. S’ils se prennent une balle perdue, comment on fait ? ».

« Si on savait le centième de ce que les gens savent ici »

Des habitants qui demandent encore plus de forces de l’ordre et d’accompagnement social. Mais en face, le préfet de police Jean-Paul Bonnetain réclame lui aussi leur collaboration : « On a besoin du concours de tous. Si on savait le centième de ce que les gens savent ici, je crois qu’on multiplierait les interpellations. On a un intérêt commun, c’est que tout cela cesse. Parce qu’il n’y a pas d’avenir dans le trafic de stupéfiants. Si l’avenir c’est finir avec une rafale de kalachnikov, je ne sais pas si on peut appeler ça un avenir ».

Le maire du secteur : « Y’en a assez, je suis catastrophé »

Tout aussi choqué, Garo Hovsepian, le maire de secteur des 13e et 14e arrondissements : « Une rafale de kalachnikov, un mercredi matin, alors qu’il n’y a pas d’école, donc davantage d’enfants, heureusement qu’il n’y a pas eu d’autres victimes collatérales. C’est vraiment hallucinant ce qui vient de se passer. J’ai envie de dire : y’en a assez ! Je suis catastrophé, malade de voir ça ».

Fermeture des commentaires|||

A la suite de nombreux dérapages et appels à la haine, nous avons fermé les commentaires liés à cet article. Pour plus de précisions sur les règles encadrant les réactions publiées sur RMC.fr, conformément à la loi, nous vous invitons à lire l'article 8 des conditions d'utilisation de nos sites.
Merci de votre compréhension.
La Rédaction

J.V. avec Lionel Dian