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Police-Justice

6 demi-têtes de porc accrochées aux grilles d'un futur lieu de culte musulman près de Dijon

Un gendarme (image d'illustration)

Un gendarme (image d'illustration) - AFP

Des têtes de porc et de la charcuterie ont été retrouvées sur le site d'un prochain centre culturel musulman à Genlis, en Côte-d'Or. Une plainte a été déposée. Le maire assure que "la haine liée à la religion n'a pas sa place dans notre commune".

Des têtes de porc coupées en deux ont été accrochées ce vendredi matin aux grilles d'un bâtiment destiné à accueillir un futur centre culturel et un lieu de culte musulmans, à Genlis, en Côte-d'Or. Au total, six demi-têtes de porc ont été retrouvées et des pièces de charcuterie ont aussi été disséminées, rapporte France 3 Bourgogne.

Des actions "abjectes, irresponsables"

L'Association sociocultuelle et culturelle des musulmans de Genlis (ASCMG) "venait d'acquérir ce bâtiment dans l'objectif d'en faire un lieu de culte dans le futur. Cette annonce, faite dans la presse régionale la semaine dernière, a déchaîné des sentiments abjects", a expliqué à l'AFP le maire Vincent Dancourt, élu sans étiquette mais proche des Républicains.

L'association a porté plainte, a-t-elle annoncé sur ses réseaux sociaux, et "condamne ces actions abjectes, irresponsables et en opposition manifeste avec les valeurs républicaines et laïques de notre pays".

"La haine n'a pas sa place dans notre commune"

Le premier magistrat de cette petite commune de 5.600 habitants, située à quelques kilomètres de Dijon, "condamne" fermement cet acte et apporte son soutien à l'association. "La haine liée à la religion n'a pas sa place dans notre commune où chacun doit vivre en pleine harmonie et dans le respect des uns et des autres", a-t-il rappelé dans un communiqué.

"L'ASCMG promeut depuis 2013 un dialogue inter-religieux apaisé (...) Alors qu'elle a toujours favorisé le vivre-ensemble, l'insulte qu'elle subit aujourd'hui vise à diviser les Genlisiens", a condamné de son côté la députée PS de Côte-d'Or Kheira Bouziane dans un communiqué

"Notre République s'épanouit sur le principe de laïcité qui garantit les libertés de conscience et de pratique religieuse de tous. Toute attaque contre les associations, les lieux ou les représentants des cultes est à ce titre une attaque contre la République, elle doit être dénoncée avec la plus grande force", a-t-elle ajouté.

La procureure de Dijon, Marie-Christine Tarare, a ouvert une enquête pour provocation publique à la discrimination ou à la haine raciale, a-t-elle indiqué à l'AFP. Pour l'instant, aucune piste et il n'y a eu aucune interpellation. Selon Le Bien public, une réunion publique est prévue dimanche à Genlis sur le projet.

C.H.A. avec AFP