40 enfants français et 15 femmes rapatriés de Syrie ce jeudi

Un avion s’est posé à 4h du matin ce jeudi à l'aéroport de Villacoublay avec à son bord 40 enfants français et 15 femmes en provenance de Syrie. Ces rapatriés ont quitté ce mercredi le camp d’Al Hol.
Arrivées sur le territoire français, ces femmes vont désormais être placées en garde à vue à la DGSI ou directement présentées à un juge antiterroriste, pour celles qui faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt.
De leur côté, les enfants vont être confiés à l’aide sociale à l’enfance et remis à des familles d’accueil. Huit d'entre eux sont orphelins. Ils "feront l'objet d'un suivi médico-social", selon le ministère des Affaires étrangères. Ils sont âgés de 3 ou 4 ans pour les plus jeunes, mais le groupe comprend également de jeunes adolescents.
La France condamnée en septembre
Le 14 septembre, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France pour ne pas avoir étudié de manière appropriée les demandes de rapatriement de familles de jihadistes en Syrie.
La CEDH avait été saisie par deux couples de Français qui avaient demandé en vain aux autorités françaises le rapatriement de leurs filles, deux jeunes femmes compagnes de jihadistes, et de leurs trois enfants. Le 14 septembre, elle a enjoint à Paris de réexaminer les demandes de rapatriement.
Le ministère des Affaires étrangères avait alors pris acte de cette décision et s'était dit prêt à "envisager" de nouveaux rapatriements "chaque fois que les conditions le permettraient".
Le 5 juillet, la France avait fait revenir 35 mineurs et 16 mères des camps de prisonniers jihadistes en Syrie, premier rapatriement aussi massif en France d'enfants et de mères depuis la chute en 2019 du "califat" de l'Etat islamique. Il s'agissait d'un changement de doctrine, les autorités françaises privilégiant jusqu'alors les retours au cas par cas pour ces opérations complexes.
Au total, entre 15 mars 2019 et le 4 octobre 2022, la France a rapatrié 71 mineurs de camps syriens, a déclaré le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, lors d'une audition le 5 octobre devant le Sénat.
En juillet, Laurent Nunez, qui était encore à l'époque coordinateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, avait indiqué sur RMC qu'il restait encore une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens.
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