3.000 véhicules vendus, 5 millions d'euros de fraude: un réseau d'escroquerie à la TVA démantelé

Police (illustration) - AFP
De cette vaste escroquerie, le réseau aurait fraudé l'Etat à hauteur de cinq millions d'euros. Un coup de filet a été mené mardi matin dans plusieurs départements, menant à l'interpellation de 26 hommes et femmes soupçonnés de s'être prêté à une escroquerie à la TVA. Parmi eux, les cerveaux de ce réseau, a-t-on appris de sources concordantes.
Escroquerie à la TVA
Depuis trois ans, le réseau, implanté dans différents départements, profitait d'un avantage réservé aux professionnels de l'automobile. Se cachant derrière des sociétés espagnoles ou portugaises, les membres de cette escroquerie achetaient des véhicules d'occasion aux enchères. Appartenant à un pays tiers de l'Union européenne, ils ne payaient pas les 20% de TVA, avantage offert si le véhicule passe la frontière française pour être revendu dans un pays communautaire.
Dans l'affaire en question, les voitures n'étaient pas envoyées en Espagne ou Portugal mais bien revendues en France, dans des garages d'occasion principalement aux alentours de Nîmes. Le chiffre d'affaires en 3 ans s'élève à plus de 20 millions d'euros. Les soupçons eux sont nés au début de l'année d'une enquête menée par le groupe spécialisé sur l'économie souterraine de la sûreté départementale du Gard. Travaillant sur un trafic de stupéfiants dans la région, les policiers se sont intéressés à des véhicules suspects.
Record de saisie
A coup de surveillances, d'écoutes, ils ont remonté le fil jusqu'à des individus, des sociétés prête-noms, des fausses sociétés. Principalement basées dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. Le réseau était parfaitement organisé et falsifiait des bons de transport et surtout bénéficiait de l'aide de professionnels conventionnés qui pouvaient avoir accès au fichier national des immatriculations. Pour mener à bien leur escroquerie, le réseau s'était enrichi de camions plateau afin de transporter les véhicules achetés un peu partout en France dans les zones de revente.
Du Gard, le réseau, composé de membres de la même famille, de connexions proches, s'est élargi aux Bouches-du-Rhône, à l'Aude, à Lyon et jusqu'à Nantes, selon les déménagements de chacun. C'est là que les enquêteurs de la sûreté départementale du Gard, appuyés par les effectifs des douanes judiciaires de Toulouse et de ceux du JIRS de Marseille, ont mené leur vague d'interpellations. Sur les 3.000 véhicules qu'a vendu le réseau en trois ans, 150 ont été confisqués. Un record, assure un source proche du dossier.