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Police-Justice

25 ans de prison contre un Normand pour le meurtre d'un retraité

L'homme a été reconnu coupable du meurtre de  son voisin.

L'homme a été reconnu coupable du meurtre de son voisin. - LOIC VENANCE / AFP

Jeudi, un homme a été condamné à 25 ans de prison pour le meurtre d'un retraité britannique installé en France.

Un homme sans revenu a été condamné jeudi à 25 ans de réclusion criminelle aux assises à Caen pour le "meurtre aggravé" en 2014 de son voisin, un modeste retraité britannique installé en Normandie à qui il affirme n'avoir voulu voler que de la nourriture.

Violence des coups

"Le nombre et la violence des coups ont convaincu la cour qu'il convenait d'écarter l'hypothèse", avancée par la défense, que l'accusé n'avait pas l'intention de donner la mort, a souligné Jeanne Chéenne, la présidente de la cour, rappelant que "13 coups assénés ont entraîné des éclatements" sur le crâne de la victime. La condamnation d'Emmanuel Tenret comprend une peine de sûreté des deux tiers.

"Je n'ai jamais voulu tuer M. King. Au contraire. J'ai beaucoup de regret. Je ne comprends pas ce qui m'a amené à faire tout ça", a assuré depuis son box Emmanuel Tenret, 31 ans, s'exprimant tout doucement mais d'un ton presque distant.

Pour la défense, la "faim" est à l'origine de ce crime. Emmanuel Tenret, dont le casier judiciaire était vierge, n'avait pas mangé depuis plusieurs jours" au moment des faits, a plaidé son avocat Hadrien Gillier.

"J'étais dans le besoin à ce moment-là. J'ai perdu la raison. J'ai vu le congélateur par la fenêtre. Je suis entré par effraction. Malheureusement il (David King ndlr) est revenu plus tôt que prévu", a raconté Emmanuel Tenret.

Un modeste ancien garagiste

David King, 71 ans, vivait depuis 15 à 20 ans dans sa maison, plus grande mais modeste. Ancien garagiste, il percevait une retraite d'un peu plus de 300 euros par mois.

"Leurs vies étaient similaires", David King étant issu d'un milieu modeste, mais le Britannique "lui, était sociable", a estimé l'avocate des parties civiles, Véronique Demillière-Badache.

David King "était autosuffisant d'un point de vue alimentaire. Sa passion était le jardin. Il aimait faire de la confiture, du fromage et des gâteaux, et en donner à ses amis. Il avait beaucoup d'amis", français comme anglais, a témoigné à la barre Sandra Ray, la fille de la victime qui vit en Australie, mère de deux enfants, et partie civile avec son frère.

"Emmanuel Tenret, lui, a refusé toutes les mains tendues", a ajouté l'avocate.

Autre élément relevé par la cour, Emmanuel Tenret a, pendant plusieurs semaines après le meurtre, profité de la maison de la victime pour aller y prendre des douches et de la nourriture.

B.L. avec AFP