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Police-Justice

1998, 2006, 2018... Avant les débordements en marge des festivités du PSG, une violence déjà vue lors d'événements sportifs

Des policiers anti-émeutes arrêtent une personne alors que des supporters du Paris Saint-Germain célèbrent la victoire du PSG lors de la finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et l'Inter Milan à Munich, sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 31 mai 2025.

Des policiers anti-émeutes arrêtent une personne alors que des supporters du Paris Saint-Germain célèbrent la victoire du PSG lors de la finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et l'Inter Milan à Munich, sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 31 mai 2025. - LOU BENOIST /

Deux personnes sont mortes en marge des festivités entourant la victoire du PSG en Ligue des champions samedi 31 mai au soir. De nombreux incidents et débordements ont été également recensés. Un phénomène qu'on observe régulièrement lors d'événements sportifs.

Des débordements récurrents et souvent émaillés de drames. Le premier sacre européen du PSG en Ligue des champions a été marqué par la mort de deux personnes en marge des festivités, et par de nombreux incidents. Si plusieurs personnalités politiques à droite et à l'extrême droite se sont saisies de l'événement pour dénoncer les violences survenues, ces drames ne sont pas nouveaux dans ce type de contexte.

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a d'ailleurs jugé ce dimanche lors d'un point presse que la gestion des événements n'était "ni une réussite, ni un échec", reconnaissant "des dégradations", tout en saluant que de nombreuses "exactions" ont pu être empêchées.

Sur le plan humain, à Dax, un adolescent de 17 ans est mort après avoir reçu des coups de couteau, alors qu'il participait à un rassemblement célébrant le titre du PSG, tandis qu'à Paris, un jeune homme en scooter a succombé à ses blessures après avoir été percuté par une voiture.

À Grenoble, quatre personnes d'une même famille ont été blessées après qu'une voiture a percuté la foule. Au total, près de 200 blessés sont recensés dans l'Hexagone.

"La fête populaire plus possible?", s'interroge Lisnard

Le maire de Cannes David Lisnard, membre des Républicains et président du parti Nouvelle Énergie, condamne ce dimanche matin sur X des violences "inacceptables". "Que doit-on en conclure? D’accepter que la fête populaire n’est plus possible en France? (...) Que tout doit dorénavant terminer systématiquement en émeutes?", s'interroge-t-il, suggérant ainsi que les violences sont plus importantes qu'avant.

"Malheureusement, comme toujours, des sauvages ont transformé la fête en chaos total. Jusqu’à quand allons-nous rester spectateurs de l’effondrement de notre pays?", déclare de son côté sur X Éric Ciotti, de l'Union des droites pour la République, s'interrogeant également sur une potentielle montée des violences.

"Ne fermons pas les yeux sur l’effondrement de notre société", appelle pour sa part sur X Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La France.

Des morts en marge des célébrations 2018

Avant la finale du PSG face à l'Inter Milan, d'autres grands événements sportifs avaient tourné au drame. En 2018, si 230 fan-zones avaient été installées dans l'Hexagone pour le match, un homme s'était tué au volant de son véhicule dans l'Oise en fonçant dans un platane alors qu'il fêtait le deuxième sacre de l'histoire de l'Équipe de France en Coupe du Monde. Un autre était mort après avoir plongé dans un canal à Annecy, se rompant la nuque, en marge des festivités, rapportait Le Monde.

Par ailleurs, en Haute-Savoie, une femme avait été grièvement blessée par un tracteur dont elle était tombée alors qu'elle fêtait la victoire des Bleus. Un individu à moto avait également percuté trois enfants en Meurthe-et-Moselle.

Des échauffourées avaient aussi éclaté sur les Champs-Élysées, le Drugstore Publicis étant la cible d'une trentaine de pilleurs, s'attaquant notamment aux bouteilles de vin dans le magasin. Une centaine de personnes avaient été placées en garde à vue, plus de 40 gendarmes et policiers étant blessés.

Plusieurs accidents en 2006

En 2006, après la demi-finale de la Coupe du monde, qui avait vu les Bleus l'emporter face au Portugal, on avait aussi comptabilisé plusieurs morts dans des accidents ou des rixes après match, indiquait Le Nouvel Obs.

Parmi eux, plusieurs cas d'imprudence dans un contexte d'euphorie ou de colère collective, souvent associés à une forte consommation d'alcool et à des prises de risques.

Un homme était mort notamment après être tombé sous une rame de métro à Paris, deux personnes avaient été tuées dans un accident de moto au coeur des célébrations, toujours dans la capitale, quand une femme, assise sur la portière d'un véhicule avait percuté une barrière et n'avait pas survécu. Un homme avait également été tué par arme blanche au stade Charléty, où était diffusé le match sur écran géant.

Deux voitures percutent la foule en 1998

En 1998, si la liesse populaire qui s'était emparée de l'Hexagone lors de sa première victoire en Coupe du Monde reste dans les mémoires, la fête avait déjà été endeuillée.

Deux voitures avaient en effet percuté la foule avenue des Champs-Élysées, l'une conduite par un homme en état d'ébriété et l'autre par une femme effrayée au milieu de la nuée de supporters. Une personne avait été tuée, un Tchèque de 42 ans, et plus de 140 avaient été blessées par ces accidents.

L'homme en état d'ébriété, de nationalité britannique, un maillot de l'équipe de France sur le dos, avait été interpellé, mis en examen et incarcéré à la prison de Santé. La conductrice avait été admise en infirmerie psychiatrique, son état étant jugé incompatible avec une garde à vue.

Des blessés pris en charge par la Croix-Rouge après que deux voitures ont percuté la foule sur les Champs-Élysées à Paris, après la victoire en Coupe du Monde, le 13 juillet 1998
Des blessés pris en charge par la Croix-Rouge après que deux voitures ont percuté la foule sur les Champs-Élysées à Paris, après la victoire en Coupe du Monde, le 13 juillet 1998 © JACK GUEZ / AFP

D'autres accidents de la circulation avaient été recensés à Grenoble et à Saint-Jean-Cap-Ferrat, faisant plusieurs blessés.

On avait compté plusieurs incidents par ailleurs, avec des tirs à Paris, d'un homme excédé par le bruit causé par les célébrations, et plusieurs individus blessés à coups de machette dans les rues de Strasbourg. Par ailleurs, des boutiques avaient été visées par des vols et des dégradations, donnant lieu à des dizaines d'interpellations.

Juliette Desmonceaux et Vincent Vantighem