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Police-Justice

15 ans de prison requis contre la femme qui avait brûlé vif son grand-père malade dans l'Ain

Justice (Photo d'illustration)

Justice (Photo d'illustration) - AFP

Émilie Gutierrez est jugée en appel depuis lundi 23 juin à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Il lui est reproché d'avoir tué son grand-père grabataire de 95 ans en mettant le feu à son lit, en août 2020.

Le parquet a requis 15 ans de réclusion criminelle en appel ce mercredi 25 juin à Bourg-en-Bresse contre la femme qui a tué son grand-père grabataire de 95 ans en mettant le feu à son lit. La même peine avait été réclamée en première instance. Lors de ce procès, comme lors du précédent, l'accusée, Émilie Gutierrez, 33 ans, a redit qu'elle a simplement voulu, par ce geste, abréger les souffrances du nonagénaire. Mais l'explication n'a une fois de plus pas convaincu le parquet.

"Quand on aime, on ne brûle pas", a déclaré l'avocat général Eric Mazaud dans ses réquisitions devant la cour d'assises de l'Ain, ce mercredi. "Il n'est pas mort en douceur, ce n'est pas un geste d'amour."

L'accusée avait été condamnée à cinq ans de prison avec sursis en première instance. Une peine jugée "totalement incompréhensible" par le parquet, qui avait fait appel du verdict.

Un geste "par amour"?

En août 2020, le grand-père avait été retrouvé mort asphyxié et à moitié carbonisé dans son lit médicalisé chez une de ses filles, où il était hébergé, à Saint-Laurent-de-Mure (Rhône). Interpellée deux mois plus tard, sa petite-fille a reconnu avoir mis le feu au lit mais ne "voulait pas le brûler", a-t-elle expliqué à la barre.

"Vous lui avez prévu les flammes, la suie, l'obscurité", "c'est une mort infernale que vous lui avez réservée", a asséné l'avocat général.

Il a demandé aux jurés "la juste peine" pour un "assassinat dans des conditions atroces". La jeune femme encourt la réclusion criminelle a perpétuité.

Jugée depuis lundi, souvent en larmes, l'accusée a dit regretter son geste mais peinant à l'expliquer, tandis que sa famille, en bloc derrière elle, a estimé qu'elle avait agi "par amour" pour l'aîné qui "demandait à mourir". Selon un psychiatre qui a témoigné, la jeune femme était dans un "état de dissociation", un état second en réaction à un traumatisme, qui a "altéré son discernement" au moment des faits.

Quelques heures avant le drame, son conjoint lui avait annoncé qu'il la quittait en lui révélant un adultère, "déclenchant" le passage à l'acte de l'accusée, selon une psychologue.

E.F. avec AFP