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Dette climatique: à partir de ce jeudi 5 mars, la France a dépassé le "jour du dérèglement"

La pollution à Paris - Image d'illustration

La pollution à Paris - Image d'illustration - AFP

A ce rythme, l'objectif de neutralité carbone, fixé pour 2050, ne sera atteint qu'en 2085.

À partir du 29 juillet 2019 et pour le reste de l'année, la Terre a vécu à crédit. Ce jour-là, l'humanité avait utilisé plus de ressources naturelles pour subvenir à ses besoins que ce que notre planète pouvait produire en 365 jours.

Cette date fatidique, appelée le "jour du dépassement", était déjà un facteur reflétant notre fragilité écologique. Elle avait été calculée par le think tank Global Footprint Network, en se basant sur les statistiques de l'ONU, ainsi que sur des données additionnelles comme celles du Global Carbon Project, qui mesure les émissions de gaz à effet de serre. En ce début d'année 2020, la liste de nos arriérés s’est de nouveau allongée.

La France en retard 

À compter de ce jeudi 5 mars, la France a dépassé ce qui est appelé le "jour du dérèglement." Ce nouveau terme a été mis en place par L'Affaire du siècle, une campagne portée par quatre ONG: Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, Greenpeace France et Oxfam France.

Le jour du dérèglement, calculé par le cabinet de conseil Carbone 4, correspond en réalité à la date où la France aura émis tous les gaz à effet de serre qu’elle pourrait absorber en une année, dans le cas où le pays souhaiterait respecter l’objectif de neutralité carbone qu’il s’est fixé pour 2050, souligne Le Monde. A ce rythme, ce dernier ne sera atteint qu'en 2085. 

"On savait que la France n’était pas sur les rails, mais pas qu’il y avait autant de chemin à parcourir. Il ne reste qu’une génération – trente ans – pour faire reculer le jour du dérèglement de 300 jours, jusqu’au 31 décembre", explique Célia Gautier, responsable climat-énergie à la FNH, dans le quotidien. 

Selon ces mêmes calculs, le jour du dérèglement correspondait, en 2017, au 3 mars. En l'espace de trois ans, seuls deux jours ont ainsi été "gagnés." 

Mobilisation forte 

En guise de conclusion, le site de L'Affaire du siècle souligne que des moyens sont mis en oeuvre afin de changer cet état de fait. Il est également rappelé son recours en justice contre l'État français.

"Nous maintenons la pression, avec le soutien de plus de 2 millions de citoyennes et de citoyens ayant signé la pétition en soutien", peut-on d'ailleurs lire. 
Hugo Septier