Vous avez écrit un livre? Le nouveau PDG de Robert Laffont veut recevoir votre manuscrit

Frederic Martin, nouveau PDG des Editions Robert Laffont, à Paris, le 23 janvier 2025. - Joel Saget - AFP
Le nouveau PDG des Editions Robert Laffont veut recevoir votre livre. Frédéric Martin, 49 ans, qui a pris le 1er janvier les rênes de cette maison phare du numéro deux français de l'édition, Editis, a indiqué qu'il allait changer les méthodes d'envoi pour pouvoir lire les manuscrits qu'on adresse à Robert Laffont.
"Jusqu'à présent, il fallait, comme au centre des impôts, remplir nom, prénom, adresse, genre littéraire, tout ça. Maintenant, on mettra juste mon adresse mail", explique-t-il à l'AFP.
"Si vous avez quelque chose à envoyer à Robert Laffont, c'est à cette adresse. Parce qu'un auteur, déjà, est seul, il est dans l'incertitude de ce qu'il a créé. Si en plus on lui donne l'impression qu'il faut franchir un palier administratif avant de rencontrer un éditeur, je trouve que symboliquement, c'est violent", assure-t-il.
"On doit faire preuve de génie éditorial"
Avant de rejoindre les Editions Robert Laffont, Frédéric Martin avait fondé et développé en 2013 Le Tripode, une maison indépendante. Mais le nouveau PDG estime que ce nouveau format de soumission de manuscrit sera également applicable et gérable dans une plus grosse stucture comme Robert Laffont.
"Je ne suis pas du tout inquiet. Au Tripode, on est arrivé à 6.000 manuscrits par an, 20 par jour. Et la plupart de ces textes n'étaient pas arrivés par des cercles germanopratins, mais par la Poste, ce qui se savait", indique-t-il à l'AFP.
"Dimitri Rouchon-Borie, par exemple, auteur le plus primé de la maison avec "Le Démon de la colline aux loups" [en 2021], m'avait envoyé son manuscrit sous un pseudonyme, Elan Elan. Ce mail, c'est tout ce qu'il ne faut pas faire. Un type qui vous dit: voici mon manuscrit, point à la ligne, bonne journée, signé Elan. Il y a peu de chances théoriquement que ça soit lu. Moi, je l'ai rappelé le lendemain", ajoute Frédéric Martin.
"Il y a des auteurs qui ne savent pas que ça existe, qui connaissent juste ce qu'ils ont dans leur bibliothèque et qui envoient des manuscrits à des maisons d'édition dont ils ont acheté les livres. Et c'est là où on doit faire preuve de génie éditorial", conclut-il.