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Têtes couronnées

Elizabeth II atteinte "d'une forme de cancer": les révélations de Boris Johnson qui secouent l'Angleterre

Boris Johnson et la reine Elizabeth II à Buckingham Palace en 2019.

Boris Johnson et la reine Elizabeth II à Buckingham Palace en 2019. - VICTORIA JONES / AFP

L'ex-Premier ministre Boris Johnson a révélé dans ses mémoires parus jeudi, la vraie cause de la mort de la reine Elizabeth II.

"L'ancien Premier ministre Boris Johnson affirme que la reine Elizabeth souffrait d'un cancer des os", cette phrase a émaillé tous les journaux et magazines de la presse britannique lorsque sont parues les bonnes feuilles des mémoires de l'ex-Premier ministre, début octobre.

Buckingham a toujours tu les causes de la mort de la reine Elizabeth, le 8 septembre 2022 à l'âge de 96, inscrivant sur son certificat de décès que la souveraine était morte de "vieillesse".

En révélant la maladie dont souffrait la reine, Boris Johnson s'attaque ainsi à un tabou de la famille royale, du moins jusqu'à Elizabeth II, celui de la santé royale. Si Charles III a opté pour une certaine transparence, en révélant en début d'année être atteint d'un cancer, sans en dévoiler la nature cependant, la reine n'a jamais voulu communiquer sur le sujet. Tout comme ses prédécesseurs.

Si Buckingham n'a pas évoqué le cancer de la reine, "c'est par souci de protéger la dignité de la charge et la mémoire de celle qui a régné pendant 70 ans", souligne dans le Podcast royal Marc Roche, correspondant pour Le Point à Londres, et auteur des Borgias à Buckingham (Albin Michel).

La souveraine était en effet très diminuée à la fin de sa vie, mais le palais n'a jamais évoqué sa santé qu'avec beaucoup d'euphémisme, parlant "d'inconfort" et de "problèmes de mobilité" pour expliquer son absence ou son besoin de repos.

Trahi la confiance de la reine

Lors des derniers jours de la reine, Buckingham a quotidiennement informé le 10 Downing Street de l'évolution de son état de santé: "C'est constitutionnel, il devait le faire", indique Marc Roche. Boris Johnson vivait alors ses derniers jours en tant que Premier ministre, avant de laisser la place à l'éphémère Liz Truss. Il est donc tout à fait vraisemblable que la reine avait en effet un cancer.

Un biographe, Gyles Brandreth, l'avait d'ailleurs déjà révélé dans son livre Elizabeth, 50 ans auprès du couple royal, confidences exclusives, paru au Royaume-Uni peu de temps après la mort de la reine.

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Ces révélations ont surtout choqué les commentateurs royaux, peinés de voir que Boris Johnson avait trahi la confiance de la reine.

"Étant donné que la reine Élisabeth a choisi de ne pas révéler son état de santé - et que son certificat de décès mentionne 'vieillesse' comme cause - il est très peu probable qu'elle ait autorisé Boris Johnson à révéler dans son livre, deux ans plus tard, qu'elle avait en fait été diagnostiquée d'un cancer des os", note ainsi le chroniqueur royal de ITV.

Mais s'il a fait preuve d'indélicatesse, Boris Johnson n'a pas enfreint le protocole qui veut que les entretiens entre le Premier ministre et le souverain restent secrets.

Très impopulaire

"Maintenant qu'il est ex-premier ministre, c'est beaucoup plus acceptable", souligne Marc Roche. "Cela aurait posé problème si Boris Johnson était toujours Premier ministre, dans la mesure où l'entretien en tête à tête entre le chef du gouvernement et le monarque doit rester secret".

Et puis, note encore le journaliste, "Boris Johnson, dont la chute est liée aux fêtes qu'il a données au 10 Downing Street pendant le Covid, est très impopulaire. Et le public préfère la version de Buckingham".

D'autres informations révélées dans les mémoires de Boris Johnson choquent plus l'opinion publique que la santé de la reine, "notamment l'idée d'envahir les Pays-Bas pour récupérer des vaccins anti-covid".

Magali Rangin