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Zao Wou-Ki, mort d'un des maîtres de l'abstraction

Zao Wou-ki

Zao Wou-ki - -

PORTRAIT - Membre de l'Académie des Beaux-Arts (section peinture) depuis 2002, le peintre franco_chinois Zao Wou-Ki était internationalement reconnu et cumulait les décorations. Il mort mardi en Suisse à l'âge de 93 ans.

Le peintre franco-chinois Zao Wou-Ki, l'un des maîtres de l'abstraction lyrique, dont la notoriété internationale a été couronnée de nombreuses décorations, est mort mardi en Suisse à l'âge de 93 ans.

Atteint de la maladie d'Alzheimer, le peintre, qui était au centre d'un âpre différend judiciaire familial, avait été hospitalisé à deux reprises depuis la fin mars et présentait des difficultés respiratoires.

Né le 1er février 1920 à Pékin dans une famille de lettrés, Zao Wou-Ki étudie et enseigne à l'Ecole des Beaux-Arts de Hanghzou de 1941 à 1947, découvrant la peinture occidentale dans des revues.

Il s'installe en 1948 à Paris et devient l'un des maîtres de l'abstraction lyrique, aux côtés de Pierre Soulages ou Hans Hartung.

"Hommage à Tou-Fou"

Membre de l'Ecole de Paris dans les années cinquante, il se lie d'amitié avec Henri Michaux, René Char et André Malraux, dont il illustre de nombreux ouvrages. Il obtient la nationalité française en 1964.

Membre de l'Académie des Beaux-Arts (section peinture) depuis 2002, Zao Wou-Ki était internationalement reconnu et cumulait les décorations.

Le peintre était atteint de la maladie d'Alzheimer depuis au moins 2005 et devait être assisté en permanence.

Ses toiles atteignent régulièrement de un à 2,5 millions de dollars aux enchères. L'une d'elles, "Hommage à Tou-Fou" (1956), avait été adjugée à 5,8 millions de dollars en 2008 chez Christie's à Hong Kong.

Mic-mac familial

Alors que ses oeuvres s'arrachent, le sort de Zao Wou-Ki, installé en Suisse à Dully au bord du lac Léman depuis l'automne 2011 à l'initiative de sa femme, déchirait sa famille.

Son fils, né d'un premier mariage, accuse sa belle-mère, Françoise Marquet, d'avoir fait déménager l'artiste en Suisse pour mettre la main sur son oeuvre.

Jia-Ling Zhao expliquait que son père était attaché à la France et qu'il n'avait jamais exprimé le désir de quitter son pays. Il avait été élevé en 2006 grand officier de la Légion d'honneur par Jacques Chirac.

L'épouse du peintre assurait au contraire qu'il se trouvait en Suisse dans des conditions idéales pour sa santé, que ce déménagement permettait de gérer au mieux la fortune et l'oeuvre du peintre.

Le fils avait obtenu récemment en France et en Suisse la nomination de tuteurs indépendants de l'épouse du peintre, la justice française ayant en particulier ordonné que les oeuvres soient précisément recensées.

Le fils avait également déposé une plainte à Paris pour abus de faiblesse qui a été classée. Après le dépôt d'une deuxième plainte, il venait d'obtenir l'ouverture d'une information judiciaire pour abus de confiance, abus de faiblesse, faux et usage de faux, selon son avocat.