Visa pour l'image : une année de luttes

Le festival international de photojournalisme de Perpignan a ouvert ses portes le 4 septembre. Au cœur du "plus grand magazine du monde", 27 expositions sont ouvertes au public. BFMTV a sélectionné quelques uns des projets exposés.

Pour sa 24e édition, Visa pour l'image revient en partie sur les conflits qui ont ébranlé le monde depuis la précédente édition. Rapporter la guerre est une composante importante du photojournalisme, et depuis un an, les conflits ont été particulièrement violents et nombreux.

Le Caire, 27 novembre 2011. Des manifestants scandent des slogans durant un rassemblement contre le Conseil Militaire Egyptien sur la place Tahrir. © -

Le Printemps arabe

Le festival rend hommage à Rémi Ochlik, jeune photojournaliste français de 28 ans tué dans le bombardement d'un centre de presse, à Homs, le 22 février dernier : "C'était un photographe plein de talent et un homme d'une grande humilité. [...] Lui consacrer cette rétrospective nous semblait naturel. Même si elle arrive tellement trop tôt..."

L'exposition est une retrospective de son travail mené sur le Printemps arabe, déjà salué lors de la précédente édition du festival.

Athènes, 23 février 2011. Policier touché par un cocktail molotov pendant les émeutes devant le Parlement grec. © -

L'onde de choc grecque

Reporters pour l'AFP, Louisa Gouliamaki, Angelos Tzortzinis et Aris Messinis se sont relayés pour témoigner de l'actualité politique et sociale grecque. Ils ont couvert la réalité de trois plans sociaux et sept plans de rigueur, le tout en l'espace de deux ans seulement. Sur place, les manifestations qui ont fait rage prenaient parfois des airs de guerre civile. L'exposition revisite ces soubresauts.

Tunis, janvier 2011. Mohamed, 23 ans, co-administrateur d'une page Facebook qui diffuse en permanence des informations sur la révolution, et connecté au réseau Anonymous (à gauche). Brega, Libye, mars 2011. "La partie est terminée" - "Va en enfer avec le © -

Signatures

Dans cette série de portraits, Johann Rousselot tente de rendre compte de la "renaissance du monde arabe", telle qu'il la voit depuis ces derniers mois. Il souhaite rendre hommage au courage et à l'audace de ces militants, connus ou inconnus, qu'il considère comme des héros ordinaires. Avec leur portrait surmonté d'inscriptions, le photographe les montre comme des icônes révolutionnaires.

28 avril 2011. Deux soldats de la garde rapprochée du vice-président Namadi Sambo font démonstration de leurs compétences, près de sa résidence à Kaduna. © -

Nigéria, une nation sous les dieux

Conflit bien moins médiatisé mais aussi très destructeur, la guerre civile dans le nord du Nigéria plonge le pays dans le chaos. Une secte salafiste, Boko Haram, mène des attaques meurtrières contre les services de sécurité, la police et l'armée du pays. Le Nigéria est secoué de violences sectaires depuis dix ans, alors qu'il est le territoire le plus peuplé d'Afrique et qu'il repose sur des ressources énergétiques faramineuses. Le reportage de Bénédicte Kurzen tente de montrer la réalité de ces troubles.

Syrie, Homs. Quartier de Karm al-Zaytoun. Un homme blessé par un sniper est évacué dans une camionnette. Il ne survivra pas. © -

Reportage pour "Soins de santé en danger"

A travers ces images prises à Homs, en Syrie, Mani a voulu témoigner de la vulnérabilité des secours dans Homs dévastée. Il rappelle l'obligation faite à tout combattant de respecter blessés et personnels de secours. Ces images ont remporté le Visa d'or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge.

Olivier Laffargue