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Lyon: le Musée des Confluences, aux millions de curiosités, ouvre enfin

Inauguré vendredi, le Musée des Confluences, à Lyon, ouvre enfin ses ports ce samedi.

Inauguré vendredi, le Musée des Confluences, à Lyon, ouvre enfin ses ports ce samedi. - Jeff Pachoud - AFP

Inauguré vendredi, le Musée des Confluences de Lyon ouvre enfin ses portes au public ce samedi. Un bâtiment aussi surprenant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Petite visite guidée.

Il est finalement là. Mais que cache le Musée des Confluences qui ouvre officiellement ses portes ce samedi à Lyon? Entre gros insecte et vaisseau spatial, le bâtiment surprend de l'extérieur, par son architecture futuriste. Mais aussi à l'intérieur, où l'art, la science et l'ethnographie s'entrecroisent pour "interroger la Terre et raconter l'Homme".

On y verra des minéraux et des gemmes, des squelettes et des crânes, des mammifères naturalisés et des insectes en vitrine, des sculptures africaines, des horloges japonaises, une collection de microscopes, des ustensiles culinaires et des instruments de télécommunication...

Mais aussi un exemplaire du Spoutnik 2, un accélérateur de particules des années 1950, une momie péruvienne ou des restes d'animaux disparus comme le Dodo, le Tigre de Tasmanie ou la Rhytine de Steller, une "vache de mer" pouvant atteindre huit mètres de long.

Plus de deux millions d'objets

Inventaire à la Prévert, Arche de Noé ou banque de données, plus de deux millions d'objets reposent dans le ventre de ce nouvel espace entre Rhône et Saône, issus de dons, d'acquisitions et surtout des collections du musée d'histoire naturelle Guimet, fermé en 2007, qu'il remplace.

Emile Guimet (1836-1918) "avait ce souci très grand de diffusion du savoir et de la connaissance", souligne la directrice de Confluences, Hélène Lafont-Couturier. Philanthrope, grand voyageur et brillant entrepreneur lyonnais, il était "favorable au rapprochement des civilisations, pour une meilleure compréhension du monde. Une démarche très visionnaire dans laquelle on se reconnaît."

Trois mille pièces sortiront du sous-sol à travers quatre expositions permanentes: "Origines"; "Sociétés, le théâtre des hommes", "Espèces, la maille du vivant" et "Eternités, visions de l'au-delà". L'attente est grande, comme l'ont confié les dirigeants du Musée du Quai Branly et du Louvre-Lens au magazine Lyon Capitale: parce que les collections dorment dans les réserves depuis longtemps et que la scénographie des expositions sera cruciale.

"Elles tentent d'apporter des éclaircissements sur les grandes questions que se pose l'Homme", explique Bruno Jacomy, conservateur en chef. "Les objets présentés sont mis en dialogue les uns avec les autres et leur apparentement appelle à la réflexion et au discours".

Quelques exemples de trésors

Parmi les trésors dévoilés, des statuettes chinoises de la collection du Néerlandais Jan Jakob Maria de Groot (1854-1921), et de rares statues égyptiennes, dont des "hommes barbus", vieilles de plus de 5.000 ans. Acquisition notable, l'impressionnant squelette fossilisé d'un dinosaure de 14 mètres, le Camarasaurus, un sauropode qui vécut sur le territoire qui sera celui des Etats-Unis, il y a 155 millions d'années. Découvert dans le Wyoming, il avait été acheté 1,2 million d'euros en 2007. A ses côtés, un mosasaure, sorte de gros varan, plus jeune de 85 millions d'années.

D'une durée de six mois, deux expositions temporaires seront proposées à l'ouverture, l'une sur "Les Trésors de Guimet", hommage à l'oeuvre du collectionneur lyonnais; l'autre consacrée à "La Chambre des merveilles", pour comprendre "l'acte de collectionner" à travers l'histoire des cabinets de curiosités dont le musée revendique l'héritage.

Long de 180 mètres, large de 90 et haut de 45, ce bâtiment est la première réalisation en France du cabinet d'architectes autrichien Coop Himmelblau, connu pour ses réalisations déconstructivistes de l'UFA Cinema Center à Dresde ou du BMW Welt à Münich.

11.000 m2 de "Nuage"

Trois unités composent cet édifice de verre, d'acier et de béton: le Nuage, le Cristal et le Socle dont la réalisation très complexe a retardé le chantier, entre autres écueils.

Sur près de 11.000 m2, le Nuage abrite l'ensemble des collections sur quatre niveaux, les deux premiers accueillant expositions temporaires et permanentes. On y accède par le Cristal, une imposante verrière prolongée d'un espace d'échanges et de rencontres. Soutenant le tout, le Socle abrite deux auditoriums et les réserves.

Le public pourra se restaurer à la brasserie du chef double-étoilé Guy Lassausaie ou admirer la ville depuis la terrasse. L'entrée du musée est à neuf euros - gratuite jusqu'à 18 ans et 26 ans pour les étudiants. Quelque 500.000 visiteurs sont attendus chaque année.

Jé. M. avec AFP