"Il y aura des surprises": ce que réserve l'adaptation française de "Cat's Eyes"

Le premier visuel de la série Cat's Eyes, présenté le 28 juin lors de la conférence de presse de rentrée de TF1 - TF1
Sept ans de développement, un budget digne d'une superproduction, un tournage dans les lieux les plus prestigieux de Paris... La série Cat's Eyes, inspirée du célèbre manga de Tsukasa Hōjō, s'est donné les moyens pour ne pas décevoir les fans de cette œuvre culte, qui a déjà inspiré une série animée dans les années 1980.
Produit par TF1 et Prime Video, la première saison est prévue pour novembre. Au programme: huit épisodes qui retracent les origines des trois sœurs Sylvia, Tam et Alexia. Patronnes d'un café la journée, elles volent la nuit. Leur objectif: dérober les œuvres d'art qui appartenaient à leur père.
"Ce qui a convaincu Tsukasa Hōjō de nous suivre sur ce projet, c'est qu'on lui a proposé une 'origin story' (l'histoire de leurs origines, NDLR)", a expliqué le producteur Benjamin Dupont-Jubien lors d'une présentation de la série à la Japan Expo ce vendredi 12 juillet.
Cinq ans de discussions
Benjamin Dupont-Jubien travaille sur ce projet depuis sept ans avec le producteur Mehdi Sabbar et le scénariste Michel Catz. Leur première rencontre avec les équipes de Tsukasa Hōjō remonte à 2018. "Ça a été assez long", se souvient Mehdi Sabbar. "Il y a eu cinq ans de discussions. Une confiance a été installée."
"Il a fallu convaincre qu'on était capable de produire une série à la hauteur de l’œuvre de Tsukasa Hōjō. Il y a eu beaucoup de discussions sur l'univers visuel", raconte également le producteur qui a promis des tournages dans des lieux prestigieux comme la Tour Eiffel, le Louvre et le Château de Versailles.
"On n'était pas les seuls (à vouloir adapter Cat's Eyes)", révèle-t-il. "Ce qui était important pour Tsukasa Hōjō était d'avoir confiance en l’équipe qui allait s’emparer de son œuvre. On lui a donné des preuves (pour qu'il ait confiance) et il a accepté de nous accorder les droits."
Puis les producteurs ont contacté la première chaîne d'Europe. "On est allé voir TF1 pour savoir s'ils étaient intéressés. Ils nous ont suivis et Prime aussi. C'est une série assez chère à vocation internationale", précise encore Mehdi Sabbar. "On a réussi à embarquer d'autres partenaires qui diffuseront la série dans le reste du monde."
Fun et familial
Deux cents actrices ont été auditionnées pour trouver les comédiennes parfaites pour incarner les trois héroïnes. Constance Labbé (Sylia), Camille Lou (Tam) et Claire Romain (Alexia) donnent la réplique à Gilbert Melki, qui incarne l'antagoniste de l'histoire, un trafiquant d'art.
Le rappeur MB14 prête, lui, ses traits à l'inspecteur Quentin Chapuis, qui va tomber amoureux de Tam. Carole Bouquet campe une galeriste. Et Elodie Fontan, qui jouait déjà dans l'adaptation d'une autre œuvre phare de Tsukasa Hōjō, Nicky Larson de Philippe Lacheau, a décroché le rôle d'une tueuse à gages.
Cat's Eyes version TF1 sera fidèle au manga et à la série animée, mais situé dans un univers parisien. "Quand on regardait le dessin animé, on voyait une série fun et familiale avec beaucoup d’émotions. On a voulu garder ça", insiste le scénariste Michel Catz, qui a découvert le manga dans les années 1990 après avoir dévoré la série animée.
"J'ai toujours préféré Cat's Eyes à City Hunter", poursuit le scénariste, qui a tenu à conserver dans la série de TF1 les "relations d'amour et d'amitié" au cœur du manga. "C'était hyper important de garder ces éléments-là et de travailler la relation avec les sœurs. Et de placer la relation (de Tam) avec Quentin au centre."
"On réinvente des choses"
Comme pour l'adaptation de Nicky Larson par Philippe Lacheau, Tsukasa Hōjō a supervisé le scénario en demandant aux équipes de respecter certaines règles. "Pour lui, ce sont des voleuses d’œuvres d’art, pas des criminelles", raconte Michel Catz. Pas question donc pour les héroïnes de voler quoi que soit d'autre.
"Tsukasa Hōjō insistait aussi sur le fait qu'elles respectaient les œuvres (qu'elles volaient) et qu'elles avaient des connaissances des arts. Il a aussi tenu à ce que Quentin mette beaucoup de temps à être suspicieux de Tam", ajoute le scénariste.
Pour convaincre les fans mais aussi "une nouvelle génération de petites filles", l'équipe a pris soin de "donner plus de vie" aux personnages, complète Michel Catz. "Chaque personnage a sa vie, une romance, une vie en plus des vols. Et on réinvente des choses pour qu'à la fin de la saison 1, on arrive au début de la saison animée".

Ils ont aussi inventé un nouveau personnage, une méchante baptisée Prudence (incarnée par Elodie Fontan). "On l'a créée de toutes pièces pour créer de nouveaux enjeux. On ne voulait pas faire copier-coller. On a aussi recréé le commissariat. Il y aura des surprises."
Tournage accéléré
Les producteurs en ont déjà dévoilé certaines: le générique français de la série, composé par Cyril de Turckheim, avec des paroles signées Alexandre Révérend, sera bien utilisé. "C'est une évidence", a confirmé le réalisateur Alexandre Laurent. S'il y aura des clins d'œil à Nicky Larson, Tsukasa Hōjō a décliné une apparition dans la série.
En raison des Jeux Olympiques de Paris, le tournage a été accéléré. "Une galère sans nom", reconnaît Benjamin Dupont-Jubien. "On aurait aimé commencer plus tard. Ça a été une course contre la montre. Il nous aurait fallu trois mois de plus mais on l'a fait."
"Ça a été le tournage le plus éprouvant de ma carrière", acquiesce le réalisateur Alexandre Laurent (Le Bazar de la Charité, Les Combattantes). "On a beaucoup tourné la nuit." Tsukasa Hōjō est venu deux fois sur le tournage. "Tout le monde avait envie d’être à la hauteur de l’œuvre. Il a senti le respect. Il nous a décomplexé."
Une deuxième saison est déjà en cours d'écriture. L'équipe espère en réaliser d'autres ensuite. Tsukasa Hōjō n'a pas encore vu le résultat. Les épisodes ne sont pas encore finalisés. Fin août, l'équipe française s'envolera pour le Japon pour lui montrer le résultat. Le mangaka devrait être satisfait: la bande-annonce l'a déjà ravi.