"Sauvons les Kevin": un documentaire pour décrypter les clichés associés à ce prénom

Macaulay Culkin, alias Kevin McAllister, dans "Maman, j'ai raté l'avion" - 20th Century Fox
Les Kevin se rebiffent. Ce prénom souvent moqué en France est au centre d'un documentaire inédit, Sauvons les Kévin, diffusé ce samedi 22 mars sur Paris Première. Un film "sur les Kevin, avec des Kevin", réalisé par un Kevin, Kevin Fafournoux, pour "décrypter les clichés et stéréotypes" attachés à ce prénom d'origine irlandaise.
Prénom masculin le plus donné en France de 1990 à 1994, Kevin "est un prénom qui souffre de tellement de clichés, de stéréotypes puissants", a expliqué ce vendredi sur Franceinfo Kevin Fafournoux. "Les gens sont quand même assez polis pour ne pas les dire, mais je sais qu'ils les pensent en réalité, et c'est ça qui est dur."
Pour beaucoup, les Kevin sont en effet des "beaufs", des "dragueurs invétérés" voire des "geeks" - alors même que ce prénom était donné dans les années 1990 en référence à Kevin Costner (Danse avec les loups, Bodyguard) et à Kevin McCallister (Macaulay Culkin), le héros de la comédie Maman j'ai raté l'avion.
"Racisme de classe"
Beaucoup considèrent encore "que les prénoms à tendance exotique comme Kevin sont un indicateur de classe sociale tout à fait méprisable", déplore Kevin Fafournoux. Un "racisme de classe", qu'il dénonce dans son film, en s'appuyant sur des entretiens avec des sociologues et des psychologues.
"C'est une émancipation des classes populaires et moyennes qui a été très mal perçue dans les années 1990 et qui a suscité, avec le temps, une stigmatisation et donc de la discrimination", alerte-t-il. Selon lui, l'État doit prendre "en considération le fait que le prénom est un marqueur social (et entre) dans les critères de discrimination."
Kev Adams, de son vrai nom Kevin Smadja, a apporté son soutien au documentaire sur Instagram. "Mes fréros ça...", a-t-il écrit en partageant la bande-annonce du projet sur le réseau social. "C’est tellement ridicule cet acharnement sur les Kevin", a répondu un abonné pour le soutenir.