Pourquoi le festival Burning Man fascine-t-il autant?

Musique, alcool, fête, art, liberté, évasion.... Des festivaliers expliquent leur motivation à venir passer une semaine dans le désert du Nevada.

La 31ème édition du festival Burning Man s'est tenu du 28 août au 5 septembre attirant quelques 70.000 participants, dont des stars comme Paris Hilton, Scott Eastwood, Carla Delevingne, Katy Perry... Certains assurent même avoir vu Will Smith! 

Mais qu'est-ce qui attire tout ce beau monde? Nous avons posé la question aux nombreux festivaliers français présents sur place.

Lieu inhospitalier

D'abord, il y a le lieu, un bout de désert blanc au nord du Nevada. Un lieu a priori très inhospitalier: pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone, pas d'internet, pas de commerces bien sûr, et surtout du sable, beaucoup de sable, qui, porté par un vent incessant, s'infiltre partout... Mais le lieu est aussi très photogénique, notamment au lever et au coucher du soleil. "Le lieu fait aussi l'événement et contribue à son étrangeté. Et les conditions difficiles constituent une barrière à l'entrée pour beaucoup de gens", expliquent Juliette et Amélie, deux Françaises installée à San Francisco, qui se félicitent d'être "complètement déconnectées durant une semaine" (même si, en réalité, un des réseaux mobiles américains couvre la zone, et quelques réseaux wi-fi fonctionnent discrètement). "Sortir de ma zone de confort me plait", assure David.

Du pain et des jeux

Beaucoup viennent pour la musique, essentiellement techno. "C'est un festival de musique mythique", explique Manu, un breton qui ne rate pas les Vieilles Charrues depuis 17 ans. "C'est une scène musicale importante en électro", ajoute Romain.

On vient aussi pour l'art, c'est-à-dire les immenses sculptures de bois destinées à être brûlées en fin de festival. "La nuit, les sculptures sont illuminées, c'est magique", s'émerveille David. Chaque festivalier est censé participer en créant lui même quelque chose: un costume excentrique, ou une décoration pour son vélo (le moyen de locomotion privilégié du festival). "Il n'y a pas de limite à la créativité et à l'originalité des gens", admirent Juliette et Amélie.

Beaucoup viennent surtout faire la fête toute la nuit. L'alcool coule à flots et est offert -tout commerce étant interdit durant le festival. Quant à la drogue, elle est beaucoup moins présente qu'on ne le pense, la législation du Nevada étant des plus restrictives (le cannabis reste interdit) et des policiers rôdant partout.

Permis de se défouler

Enfin, et non des moindres, il y a l'esprit du festival, assez difficile à décrire. "C'est le festival de la bienveillance", explique Flo. "Les gens sont accueillants, la manière de penser est unique", ajoutent Juliette et Amélie. Pour elles, "chacun fait ce qu'il veut, trouve ce qu'il veut, bref vit le festival à sa manière". Romain abonde: "il y a une grande liberté qui permet à chacun de faire ce qu'il veut. Tout est imprévisible, il peut se passer n'importe quoi". Manu conclut: "il n'y a plus de repères, plus de contraintes, plus d'interdits".

On trouve toutefois quelques bémols. D'abord, cela coûté cher de venir à Burning Man. "Le rapport budget/confort est médiocre", ironise Romain, qui déplore aussi la superficialité des contacts noués, notamment avec les Américains. Ensuite, le festival, si l'on y croise tous les âges, reste très blanc, on y cherche en vain des latinos ou des blacks. Enfin, "les participants passent plus de temps à commenter leur expérience, à la photographier... qu'à la vivre. Surtout, ils attendent que le festival leur donne la permission de se libérer mentalement, alors qu'ils pourraient le faire n'importe quand... s'ils le voulaient", conclut Fab. 

Jamal Henni, à Black Rock City