Mort du chanteur Henri Tachan à l'âge de 83 ans

Henri Tachan en 2002, lors du 55e palmarès de l'académie Charles Cros, où il a reçu le prix In honorem pour l'ensemble de sa carrière - Jean-Pierre Muller - AFP
Le chanteur Henri Tachan, notamment connu pour sa chanson Les Z'Hommes, est mort dimanche à Avignon à l'âge de 83 ans. Comme le rapporte Le Monde, c'était là-bas qu'il profitait de sa retraite après un ultime album sorti en 2007, De la pluie et du beau temps.
Adoubé par les plus grands, de Jacques Brel à Juliette Gréco, Henri Tachan a bénéficié d'un succès d'estime toute sa carrière mais n'est jamais parvenu à le transformer en succès populaire.
Né le 2 septembre 1939 dans l'Allier, dans une famille d'origine arménienne, Henri Tachdjian - son véritable patronyme - part en Haute-Savoie pour des études d'hôtellerie avant de débarquer à Paris où il travaille comme serveur au Ritz. Il part ensuite pour Montréal où il découvre les joies de la scène. C'est dans le cabaret où il se produit qu'il est repéré par Jacques Brel, raconte Le Monde.
Le jeune artiste à suivre dans les années 1960
De retour dans la capitale française, il signe chez Barclay et sort un premier album en 1965. Ce coup d'essai lui vaut de remporter le Grand Prix de l’Académie du disque Charles Cros. La postface du disque comporte un mot du chanteur de Ne me quitte pas, relayée par Le Parisien:
"Le lion est lâché! Écoutez-le rugir… Celui-là rugit fort et rugira longtemps…"
Le quotidien énumère les grandes stars de la chanson française dont Henri Tachan assure les premières parties: Juliette Gréco, Pierre Perret ou Georges Brassens le convient à ouvrir leurs spectacles, tandis que Serge Reggiani salue cet artiste "insolent, triomphant" qui va tout "saccager".
Succès discret, mais public solide
La prédiction ne se réalisera pas, et Henri Tachan n'obtiendra jamais la même lumière médiatique que ses confrères. Mais il développera pendant quarante ans un répertoire riche, dans lequel il chantera notamment son traumatisme d'avoir grandi dans un pensionnat catholique, qui lui laissera un profond sentiment anticlérical (J'ai pas vécu).
Inscrit dans la tradition française des chanteurs à textes, il a chanté son aversion pour la suffisance masculine (Les Z'Hommes) et pour la chasse (La Chasse) ou bien s'est attaqué au tabou autour de la sexualité des personnes âgées dans une chanson au titre évocateur, Une pipe à Pépé.
Autant de textes qui, s'ils ne l'ont pas propulsé sur le devant de la scène, lui ont permis d'acquérir un public solide qui ne l'a jamais abandonné. En 2002, il a reçu le prix In honorem lors du 55e palmarès de l'académie Charles Cros pour l'ensemble de sa carrière.