Le rappeur Youssoupha regrette que le RN "dicte l'agenda des débats"

Le rappeur Youssoupha en 2013 au Stade de France à Saint-Denis - PIERRE ANDRIEU © 2019 AFP
"J'ai pris cette polémique avec beaucoup de recul et d'humour." Le rappeur Youssoupha a pris pour la première fois la parole médiatiquement, ce jeudi soir, dans l'émission Quotidien, après les critiques du Rassemblement national (RN) sur l'artiste, choisi pour interpréter la chanson de présentation de l'équipe de France de football à l'Euro.
L'auteur de MON ROI a estimé que cela était "quand même agaçant que le RN dicte un peu l'agenda des débats et de ce qu'il faut dire et des thématiques". Selon lui, c'était "au début accidentel et maintenant ça devient la norme": "Les médias, les politiques et les observateurs ne sont pas obligés de tomber dans cet agenda-là. Ils ne sont pas obligés de se rabaisser à ce niveau-là."
"Une des raisons pour lesquelles je ne suis pas revenu dessus est que je refuse qu'on me dicte l'agenda de l'action et de la réaction. Tu fais un truc, tu dis un truc, le RN le récupère et il faut que tu réagisses. Non moi je réagis si je veux et surtout je ne réagis pas pour des gens comme ça, ils ne sont pas importants, c'est leur agenda", a-t-il encore expliqué.
"Peur pour la suite"
Youssoupha a ensuite fait part de ses craintes en vue de la présidentielle. Il a assuré avoir "peur pour la suite, dans un an", car il "pense que ce n'est pas bien parti".
"Je parle rarement pour les autres mais je ne sais pas s'il faudra compter encore sur les banlieusards, les noirs et les arabes pour faire barrage. On laisse tellement avancer ces gens-là, en leur donnant la place et le droit de cité, comme si c'était normalisé alors que c'est de la médiocrité. Sans rester digne. Ils ont le buzz, l'écho. Mais on peut rester digne et prendre de la hauteur", a-t-il estimé.
Le rappeur a expliqué avoir "l'impression qu'ils [le Rassemblement national, ndlr] mènent la barque". "Ce sont des partis qui sont racistes, antisémites, homophobes, qui dansent avec des nazis. Ce n'est pas à moi de refixer ce portrait-là, je pense que tout le monde le sait, on est prévenu, si on laisse faire et qu'on avance avec leur mécanique ils nous amènent dans leur agenda à eux. Moi en tout cas c'est un agenda auquel je ne souscris pas, c'est pour ça que je réponds pas", a-t-il conclu.