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Le groupe de K-pop NewJeans annonce quitter son label

Le groupe de K-pop NewJeans, lors d'un concert à Seoul, le 21 mai 2024.

Le groupe de K-pop NewJeans, lors d'un concert à Seoul, le 21 mai 2024. - Anthony Wallace - AFP

Le très populaire girlsband sud-coréen a annoncé ce jeudi 28 novembre quitter son label ADOR, l'accusant de "mauvais traitement".

Le très populaire girlsband sud-coréen, NewJeans, a provoqué une onde de choc dans le monde de la K-pop en annonçant ce jeudi 28 novembre quitter son label ADOR, l'accusant de "mauvais traitement".

Composé exclusivement de femmes, NewJeans a fait ses débuts sur la scène de la K-pop en 2022. Le girlsband compte cinq membres, toutes âgées de moins 20 ans: Haerin, Danielle, Hanni, Minji et Hyein.

Elles font partie, avec le boysband BTS, des groupes de K-pop à succès de l'agence sud-coréenne HYBE, société mère du label de NewJeans, ADOR. Le groupe s'est hissé en tête des classements mondiaux, notamment du Billboard 200 américain.

Il est depuis l'an dernier le groupe de K-pop ayant le plus rapidement passé les 1 milliard d'écoutes sur Spotify, selon le Guinness World Records. Leur productrice est Min Hee-jin, parmi les plus connues de la scène K-pop.

Min Hee-jin poussée vers la sortie

Mais en avril dernier, la société mère d'ADOR, HYBE, a tenté de pousser Min Hee-jin, à l'époque directrice de la filiale ADOR, vers la sortie en l'accusant de violation de confiance, déclenchant une bataille juridique et médiatique.

Min Hee-jin a alors accusé en retour HYBE d'avoir copié son modèle de lancement de stars de K-pop pour faire connaître un girlsband concurrent. Après avoir été démise de ses fonctions de PDG en août, la productrice a démissionné la semaine dernière du conseil d'administration d'ADOR, promettant de poursuivre en justice HYBE.

Par solidarité avec elle, les membres de NewJeans, ont adressé un ultimatum à HYBE, indiquant que le groupe mettrait fin à son contrat à moins que certaines exigences soient satisfaites, telle la réintégration immédiate de leur productrice.

Les exigences du groupe adressées à HYBE incluaient également des excuses pour un commentaire d'un des responsables de l'entreprise, accusé par NewJeans de harcèlement. Lors d'une conférence de presse jeudi soir, le groupe a ainsi annoncé mettre fin à son accord avec ADOR.

Le label a toutefois affirmé à l'AFP que son accord exclusif avec les membres de NewJeans "reste pleinement en vigueur" et, par conséquent, a "respectueusement demandé que le groupe continue sa collaboration avec ADOR pour les activités à venir, comme cela a été la pratique jusqu'à présent".

"NewJeans ne meurt jamais"

La bataille juridique entre le label et NewJeans va se poursuivre et "la procédure devrait prendre beaucoup de temps", estime l'avocate Kim Tae-yeon qui prévoit un dénouement d'ici deux à trois ans si l'affaire est portée devant les tribunaux. Selon les experts, les membres de NewJeans pourraient devoir s'acquitter d'une pénalité contractuelle de 620 milliards de won (420 millions d'euros).

"Si le tribunal estime que l'entreprise est en tort, comme le prétend NewJeans, et que NewJeans n'a rien fait de mal, elles pourraient se défendre contre toute pénalité", a déclaré Kim.

Le prix de l'action de HYBE avait baissé de 5% vendredi matin. En attendant, les membres du groupe ont indiqué qu'elles continueraient à honorer leurs obligations contractuelles, mais précisé qu'elles pourraient ne plus être en mesure d'utiliser le nom NewJeans.

Mais Danielle, l'une des membres du girlsband, a déclaré qu'elles continueraient à se battre pour pouvoir continuer à faire de la musique ensemble. "Quel que soit notre nom, rappelez-vous que NewJeans ne meurt jamais", a-t-elle relevé.

Vers un changement de l'industrie?

En 2009, le célèbre boysband TVXQ avait également créé la surprise en poursuivant en justice son label auquel il était lié par un contrat de 13 ans, qualifié par le groupe de "contrat d'esclave". En cause, des heures de travail excessives et une répartition inéquitable des profits, selon TVXQ.

Plus récemment, en 2023, des membres du groupe FIFTY FIFTY ont suspendu leur contrat avec leur label, déplorant un manque de transparence financière.

"Historiquement, les relations contractuelles entre les agences et des membres de groupes ont toujours posé des problèmes au fil du temps", analyse Lee Dong-yeon, professeur à l'Université nationale des arts de Corée à Séoul.

La décision du groupe NewJeans n'a pas eu d'impact immédiat sur cette industrie ultra-lucrative, mais pourrait "conduire à des changements dans la manière dont les activités liées à la K-pop sont gérées", estime Kim Jin-gak, professeur à l'université de Sungshin à Séoul.

CL avec AFP