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Laurent Garnier, monstre sacré de l'électro, se raconte dans un documentaire

Détail de l'affiche du documentaire "Laurent Garnier Off The Record"

Détail de l'affiche du documentaire "Laurent Garnier Off The Record" - Copyright Condor Distribution

La légende de la musique électronique se confie dans un film diffusé en novembre dans les cinémas. Un documentaire imaginé pour célébrer cette musique longtemps décriée.

Monstre sacré de l'électro, Laurent Garnier retrace son parcours dans Laurent Garnier, Off the record, un documentaire présenté dans les salles obscures tout au long du mois de novembre, en présence de l'artiste et du réalisateur Gabin Rivoire.

Un documentaire imaginé pour célébrer la musique électronique: "C’est une musique qui favorise le vivre-ensemble, une expression de liberté", explique à BFMTV la star des platines, surtout connue pour sa carrière de DJ entamée dans les années 1980 à l'Haçienda, club mythique de Manchester, puis poursuivie au Rex Club, à Paris.

Une vie qu'il rêve de mener depuis qu'il a entendu enfant devant une boîte de nuit le tube disco I Feel Love de Donna Summer. "J’ai toujours voulu faire danser les gens. J’ai toujours voulu être un passeur", confie le DJ, qui débute son documentaire avec la chanson de Sacha Distel, La Belle Vie. "Être DJ, c'est la belle vie, en tout cas pour moi."

"Il reste encore des batailles à mener"

Laurent Garnier, Off the record retrace trente ans de carrière et de révolutions sociétales rythmés par la musique électronique. "Que le docu sorte aujourd’hui, ce n’est pas anodin après un an et demi de confinement", explique-t-il. "Après un an et demi où on n’a pas eu le droit de danser ensemble, on est en train de faire un film qui parle de partager des émotions et de se prendre dans les bras. C'est beau."

Avec ce documentaire, le quinquagénaire se fait aussi avocat et ambassadeur d'une musique électro souvent décriée ou snobée. "Quand on voit qu’aujourd’hui les clubs font partie du ministère de l’Intérieur et pas de la Culture, on se dit qu'il reste encore des batailles à mener." En septembre 1998, lors de la première Techno Parade place de la Bastille à Paris, il a vraiment cru qu'il avait remporté la guerre:

"Symboliquement, c’était très fort", se souvient-il. "Il faut se souvenir du contexte: on était des parias. Ils disaient que notre musique rendait sourd, ils voulaient réglementer le niveau de son dans les clubs... Lorsqu'on a réuni 200.000 personnes, on a vraiment cru que la techno avait pris la place de la Bastille. En regardant ça aujourd’hui, je me dis qu’on s’est un petit peu emporté..."

"Être DJ à 55 ans, c'est se poser beaucoup de questions"

Laurent Garnier a d'ailleurs une autre bataille à mener. Pionnier de la musique électronique, il est aussi un des premiers DJ quinquagénaires. Un titre dont il est parfaitement conscient: "Je fais partie des vieux DJ et je n’essaie pas de faire croire que je suis quelqu’un de jeune", explique le producteur.

"Ëtre DJ à 55 ans, c'est se poser beaucoup de questions quant à sa place dans ce métier, sa pertinence. C’est être beaucoup moins naïf qu'il y a trente ans, garder les pieds sur terre et ne pas se gargariser de son succès", détaille Laurent Garnier. "C'est impératif de se poser ces questions-là, parce que l’élégance chez un artiste, c’est de savoir qu'à un moment il va falloir que ça s’arrête."

Laurent Garnier va accompagner son film tout au long du mois de novembre. Il organisera une grande fête le 21 novembre prochain au Grand Rex pour célébrer la sortie du documentaire. Il a maintenant comme projet un film de fiction, "l'histoire d'un gamin qui rêve de devenir un DJ". Le projet, qui devait voir le jour avant le documentaire, est déjà écrit. "Je pense qu’il a sa place. Je pense qu’on peut faire un très beau film. Si ça se fait, c’est super. Si ça ne se fait pas, je ne vais pas en mourir."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse avec AFP Journaliste BFMTV