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Musique

Janie, la protégée de Vianney, sort son premier album: "J'ai besoin de vivre quelque chose pour l'écrire"

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À 26 ans, la jeune auteure-compositrice se fait une place dans le paysage musical avec des titres qui remettent la chanson française au goût du jour.

Un nouveau minois se glisse parmi les visages de la jeune scène musicale française. Janie, blondeur à la France Gall et oeil malicieux, est montée le 30 septembre sur scène pour un showcase dans le 10e arrondissement de Paris, afin célébrer la sortie de son premier album. Le lieu a dû être changé au dernier moment afin de pouvoir acceuillir tous les spectateurs qui avaient répondu présent pour l'écouter interpréter les morceaux de Toujours des fleurs (Play Two), un disque intimiste dans lequel elle pose ses joies et ses peines sur son piano. Le tout parrainé par Vianney, qui l'a prise sous son aile.

"Je pensais que j'allais trouver le nom de l'album très rapidement, mais je n'arrivais pas à trouver un mot pour résumer toutes les chansons", explique la chanteuse de 26 ans. "Alors je suis allée fouiller (dans mes textes) et dans la chanson Mon idole je dis 'je déposerai toujours des fleurs' (...) Il y a tellement de symboles dans les fleurs: le fait d'offrir des fleurs dans toutes les célébrations, toutes les fêtes, c'est toujours un acte bienveillant, c'est une douce attention, dans les moments difficiles ou pas... dans tout ce qui se passe dans une vie, les fleurs sont toujours là pour nous accompagner."

Cette chanson, Mon idole, est dédiée à son père disparu, qui lui a transmis l'amour de la musique: "Mes parents se sont rencontrés dans un orchestre: avant que je sois née, il y a toujours eu de la musique. Je ne me suis jamais dit 'Je vais faire de la musique': c'était déjà mon quotidien."

Un album-journal intime

Elle lui rend hommage jusque dans son nom de scène, mélange de Jany, le nom de son père, et Julie, son propre prénom. Une manière de l'"emporter avec (elle) dans cette aventure". Ses chansons, qu'elle écrit et compose, sont nourries de son vécu, intensifié par ce qu'elle qualifie d'"hypersensibilité":

"Je ne peux pas terminer une chanson tant que je ne suis pas allée au bout de l'histoire. J'ai besoin de ressentir quelque chose, de le vivre pour écrire. Je n'arrive pas à écrire sur quelque chose que j'imagine."

Dans Toujours des fleurs, Janie vogue entre tristesse et bonheur, ballades et tempos dansants. Un paradoxe à son image: "J'ai toujours cette résilience en moi, cette envie d'aller de l'avant, de lumière, de douceur, et je ne laisse pas le côté plus noir et plus difficile prendre le dessus."

La chanson française, version 2020

Ses titres mélancoliques et leur empreinte très "chanson française" lui valent déjà des comparaisons avec France Gall ou Véronique Sanson. Des références qu'elle assume: "C'est mon héritage musical. J'ai été bercée par ça, alors je pense que c'est en moi, je ne le fais pas exprès. Quand on est adolescent on se cherche, on s'éloigne de nos racines, des goûts de nos parents. Au final, je suis revenue à l'essentiel, et je me suis rendu compte que c'était ça qui me touchait le plus."

C'est sans doute la sincérité de Janie qui a charmé Vianney. Le chanteur, dont le dernier album est certifié double disque de platine, a fait de Janie sa protégée et signe plusieurs arrangements de son disque: "Elle a une naïveté", explique-t-il. "Ce n'est pas du tout un reproche, c'est qu'elle a réellement une approche différente du reste du monde. C'est ça que je trouve beau chez elle." Tout ne fait que commencer: Janie sera au Café de la danse pour défendre son premier album, le 10 mars 2022.

Philippe Dufreigne, avec Benjamin Pierret