Évolution du prix des places de concerts: une étude détaille les niveaux d'augmentation

Une étude commandée par le Prodiss met en lumière la manière dont les prix des billets de concerts a augmenté, et amène une perspective: la France n'est pas la plus chère pour les fans.

Il y a bien eu une augmentation des prix des billets de concerts en 2023 mais elle reste inférieure à l'inflation, sauf pour les places les plus chères. C'est la conclusion d'une étude réalisée par PMP Strategy pour le Syndicat national du spectacle musical et de variété (Prodiss) et dévoilée ce mercredi.

Le prix moyen d'un billet de concert en France est de 43 euros, mais ce chiffre cache de grandes disparités. En témoignent les dates françaises de stars internationales telles que Beyoncé, The Weeknd ou Madonna annoncées ces derniers mois: à chaque fois, les fans déplorent des prix exhorbitants, dépassant parfois les 400 euros pour les meilleures places.

"Oui, il y a augmentation"

Pour déterminer l'évolution des prix, l'étude a analysé les billetteries de 18 salles françaises de jauges variées en 2019, 2022 et 2023. Elle constate que "les prix des billets en salles ont généralement moins évolué que l’inflation cumulée sur la période, (qui est) de +13,6%".

En revanche, les meilleures places des salles à très grandes jauges (Zéniths, arènes et stades) "ont connu une augmentation supérieure au niveau de l’inflation entre 2019 et 2023." 22,7% d'augmentation pour les places les plus chères dans les stades, précisément.

"Cette étude révèle que oui, il y a augmentation", admet Malika Seguineau, directrice générale du Prodiss, sur le plateau de BFMTV. "Mais au regard de l'ensemble des prix pratiqués en Europe et au-delà, aux États-Unis, nous restons un des pays où les billets sont les moins chers et encore très accessibles."

Elle illustre son propos avec les places les plus chères du concert de Beyoncé au Stade de France, le 26 mai dernier, à 450 euros: "Aux États-Unis, c'est près de mille dollars."

Une conséquence de l'inflation

Pour autant, la France n'est pas le pays européen qui propose les prix les plus intéressants, comme en témoigne la tournée mondiale de la star américaine. Les places les plus chères du concert de Beyoncé s'élèvent à 425 et 426 euros pour l'Espagne et la Belgique, respectivement. Les places les plus accessibles du même concert, fixées à 79 euros dans l'Hexagone, coûtent 56 euros au Royaume-Uni et 63 en Espagne.

"On n'augmente pas les prix pour augmenter les prix", insiste Malika Seguineau. "L'inflation, la crise économique qui impacte tous les secteurs économiques impacte aussi le spectacle vivant."

"Quand vous lancez une tournée, vous partez dans des camions, vous mettez de l'essence... Ensuite vous louez une salle de spectacle, où il y a l'impact de la hausse du coût energétique, vous devez monter des scènes, où il y a l'impact de la hausse du coût du matériel."

L'"effet rattrapage"

"Nous avons nous aussi subi l'intégralité de la hausse des coûts que subissent tous les Français. Et en regard de ce qui a été répercuté sur le prix des billets, c'est extrêmement faible."

L'étude évoque par ailleurs un "effet rattrapage" après une période de stabilité de 2019 à 2022. Ce premier semestre 2023 est marqué par le retour des artistes internationaux après un arrêt des activités dû à la pandémie.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV