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"Ces mots sont violents": la chanteuse Suzane s'engage contre les LGBTphobies ordinaires avec "Têtu"

L'acteur Alexandre Wetter, la chanteuse Suzane et l'artiste Louïz dans le clip de "Têtu" contre l’homophobie et la transphobie

L'acteur Alexandre Wetter, la chanteuse Suzane et l'artiste Louïz dans le clip de "Têtu" contre l’homophobie et la transphobie - Têtu

La chanteuse participe à un spot de Têtu contre les LGBTphobies ordinaires à l'occasion de la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie. Elle évoque son engagement sur BFMTV.

"C'est l'homosexuel qui se fait traiter de fiotte, la lesbienne à qui on dit, 'Ça ne te manque pas un sexe masculin?'..." "Il y a toujours des réflexions comme ça", déplore Suzane. La chanteuse participe au film produit par Têtu pour sensibiliser le grand public aux LGBTphobies ordinaires à l'occasion de la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.

Écrit et réalisé par Benoît Pétré, ce court-métrage est diffusé à partir de ce mardi sur YouTube, France Télévisions et Canal+ et réalisé en partenariat avec LVMH, MasterCard et BNP Paribas. Inspiré par l’esthétique de la série Euphoria, il est constitué de quatre séquences mettant en scène des micro-agressions de la vie quotidienne.

"Je suis très touchée par tout ça", raconte Suzane. "Dans ma vie artistique, c'est des choses que j'aborde", poursuit l'artiste récompensée aux Victoires de la musique, qui a évoqué l'homophobie ordinaire dans son morceau P'tit gars. "Ça a semblé assez logique (à Benoît Pétré) de m'appeler. J'en ai été très heureuse. C'était vraiment important pour moi."

Outre la chanteuse, on retrouve plusieurs personnalités LGBTQI+ devant la caméra de Benoît Pétré: les comédiens Alexandre Wetter (Miss), Romain Lancry et Roland Menou (Les Crevettes Pailletées), l'artiste Louïz (Miss Trans France 2021) et l'ancien footballeur Ouissem Belgacem. Après Vanessa Paradis l'année dernière, c'est l'actrice Emilie Dequenne qui prête sa voix au message final du film.

Avec ce spot, Suzane espère faire naître des conversations dans les familles: "Je trouve ça important de pouvoir montrer la violence des mots. Dans ce spot, on voit bien que l'homophobie n'est pas que violente physiquement. C'est bien que l'on puisse diffuser à des heures de grande écoute ce genre de spots et que les familles puissent y avoir accès. Dans ma jeunesse, j'aurais aimé tomber sur ce genre de spots à la télé."

Suzane attend aussi une prise de conscience chez celles et ceux qui ont pu prononcer ces phrases et ces mots "sans faire exprès", "sans penser à mal":

"Ce sont des tics de langage. 'Fais pas ta baltringue', des trucs comme ça. J'entends des gens qui ne sont pas forcément homophobes et qui sont plutôt ouverts d'esprit employer ce genre de phrases, parce que ces mots-là sont entrés dans les mœurs. On en rigole doucement."

"Peut-être qu'avec ce spot, ils vont se rendre compte que, oui, malheureusement, c'est encore très présent et que des gens subissent ces mots et ces phrases de rejet qui sont durs à entendre", espère encore la chanteuse.

"On ne peut pas rire des choses qui blessent"

Et d'ajouter: "On ne peut pas rire des choses qui blessent les autres. Et ce ne sont pas des blagues, mais des attaques. Il faut remettre les choses à leur place. Ces mots sont violents. Il faut dire ce qui est. Et dire aux gens qui les emploient sans être malintentionnés que ces mots ne sont pas bons. C'est une manière de stigmatiser."

"C'est important de ne pas garder le silence", martèle-t-elle. "Ça voudrait dire qu'on est d'accord et qu'on se conditionne à accepter ça."

"Il est dans l’ADN de Têtu de visibiliser toutes les diversités et d'en offrir des représentations réalistes", a salué de son côté Hamid Hassani, directeur général de Têtu, dans un communiqué de presse. "Il faut aussi pouvoir montrer de manière claire les progrès qu’il reste à faire pour rendre la société réellement inclusive pour les personnes LGBTQI+. C'est ce qu'illustre parfaitement ce film incarné par des figures représentatives de la communauté."

Jérôme Lachasse et Benjamin Pierret