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"Je sens tout de suite que c'est très grave": l'humoriste Marie s'infiltre dit avoir été prise à partie à Marseille parce qu'elle est "juive"

L'humoriste Marie Benoliel connue comme "Marie s'infiltre", à Paris le 18 mars 2024.

L'humoriste Marie Benoliel connue comme "Marie s'infiltre", à Paris le 18 mars 2024. - JOEL SAGET / AFP

Sur Instagram, l'humoriste raconte avoir été contrainte de quitter la terrasse d'un café à Marseille, après avoir été prise à partie par un groupe en raison, selon elle, de ses origines juives.

"Est-ce que j'ai été chassée de ce café parce que j'étais juive?". Sur Instagram, ce lundi 28 juillet, l'humoriste Marie s'infiltre raconte avoir été "chassée" d'un café à Marseille en raison, selon elle, de ses origines juives.

Dans son post, elle raconte s'être installée à la terrasse d'un café du Vieux-Port lorsqu'elle entend un groupe l'appeler. "Je souris de loin en regardant le menu mais je comprends qu'on ne dit pas mon nom pour me saluer mais qu'on me désigne pour indiquer ma présence ou m'invectiver", indique-t-elle.

Selon l'humoriste, le groupe s'est alors rapproché derrière elle pour scander, "très fort en tapant du pied", "vive la lutte du peuple palestinien" alors qu'un serveur prenait sa commande.

"Un slogan légitime, libertaire, mais qui est crié de manière hostile, menaçante. Et je n'ai alors aucun doute qu'il est crié à mon encontre. (...) Je sens tout de suite que c'est très grave", précise-t-elle.

"Ils m'ont choisie comme leur ennemie"

Marie s'inflitre indique avoir tenté d'échanger avec ce groupe, "les mains ouvertes vers eux, souriante": "je leur dis: 'Oui, bien sûr, vive la lutte du peuple palestinien mais pourquoi me le crier là, tout de suite, maintenant?"

"Je vois tout de suite à leur réaction qu'il n'y a aucun doute. Ils sont là que pour en découdre. Qu'ils ne sont attisés que par la haine, et qu'ils m'ont choisie comme leur ennemie", écrit l'humoriste.

"Je leur demande plusieurs fois si la manif qu'ils viennent d'orchestrer m'est destinée. (...) Une sur trois avoue, les autres n'arrivent même pas à assumer ce qu'ils sont en train de faire", ajoute-t-elle.

Puis, face à cette situation qui pourrait, selon elle, "vite mal tourner" et "dégénérer par la bêtise et surtout par la soif de violence", Marie s'infiltre se résout finalement à quitter ce café. "Je pars donc, alors que je m'étais promis de ne jamais partir", confie-t-elle.

"Et merde, je comprends que j’ai peur. J’ai peur qu’on me reconnaisse en tant que juive, et qu’on me considère en ennemi, et que ma seule présence attise la haine et la violence. Que je ne me sente pas totalement en sécurité", poursuit l'humoriste.

"La flemme, une fois de plus, d’être juive"

Après cet incident, Marie s'infiltre raconte avoir rejoint des amis et s'être sentie "gênée" de leur raconter la scène. "La flemme d’expliquer à quel point c’est grave, ce qui vient de se passer. Pas pour moi. Pas pour mon danger personnel. Mais ce que ça dit du monde. La flemme qu’on puisse associer cette péripétie à un discours victimaire", détaille-t-elle.

"Bref, la flemme, une fois de plus, d’être juive. La flemme de se justifier, la flemme – vous ne savez pas ce que c’est, vous – de se dire que ça va s’arranger quand ça empire, la flemme de s’expliquer, de se justifier, de se défendre", affirme Marie s'infiltre.

Plus tard dans la soirée, l'humoriste explique avoir été "réveillée" par sa "colère" et s'être fait la promesse que "quoi qu'il se passe à Gaza, en Israël, en Chine, en Afghanistan, au Mali ou sur Tatouine, personne ne me chassera d'un café en France".

Depuis, le témoignage de Marie s'infiltre a notamment fait réagir le maire de Marseille, Benoît Payan. Sur X, ce dernier assure que "jamais la violence et l’antisémitisme n’auront leur place" dans la ville.

"Ces attaques sont intolérables et leurs auteurs doivent être condamnés avec fermeté. Marseille sera toujours une ville de tolérance et de fraternité", a-t-il ajouté.

Carla Loridan