"Comment j'explique ça à mes enfants?": Arthur explique vivre sous protection "renforcée" depuis les attaques en Israël

L'animateur Arthur en 2019 (Photo d'archive) - Ludovic MARIN / POOL / AFP
Il fait partie des premières personnalités à avoir réagi aux attaques perpetrées en Israël par le Hamas le 7 octobre dernier. Une prise de position qui a eu de lourdes conséquences pour l'animateur télé et producteur Arthur. Il a confié ce jeudi matin sur France Inter vivre sous protection "renforcée" depuis le 8 octobre. "J'étais jusqu'à présent protégé mais ça a été renforcé", a expliqué Arthur.
"On est en France, on est en 2023, j'habite Paris, et j'ai des agents qui protègent ma famille et moi-même parce que je suis juif", a déploré l'animateur, visé par de nombreuses insultes et menaces sur les réseaux sociaux. "C'est lunaire non? C'est complètement lunaire. On marche sur la tête. Comment j'explique ça à mes enfants?"
"Je pense qu'il y a plein de formes de racisme, dont l'antisémitisme, a-t-il poursuivi. "Il était latent. Il n'est pas nouveau, il était là. Mais depuis le 7 octobre, j'ai l'impression qu'il s'exprime."
Lui-même explique en être victime sur les réseaux sociaux à un point qu'il "n'aurait jamais imaginé". Selon lui, Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, a mis en place "un système d'une quarantaine de mots-clés" comme "décapité", "mort aux Juifs" ou "sale Juif" qui empêche les messages comprenant ces expressions d'être publiés sur ses comptes. "Maintenant il faut être hyper créatif pour que le message arrive jusqu'à moi", a ironisé Arthur.
"C'est quoi ce silence?"
Regrettant une nouvelle fois qu'un trop faible nombre d'artistes ait pris la parole au cours du mois et demi passé pour condamner les attaques du Hamas, Arthur se dit "un peu perdu" et "un petit peu en colère".
"Il y a 40 de nos compatriotes qui sont morts. Ils sont français. Ça fait quoi, un mois et demi? On leur a rendu un quelconque hommage? On n'en parle pas de ces 40 compatriotes? C'est quoi ce silence?", s'est interrogé le producteur. "S'il y avait eu 40 Français assassinés à Londres, avec des Français, on n'en parlerait ou on n'en parlerait pas?"
Arthur, "en relation avec des familles d'otages", a également évoqué l'incertitude qui plane pour ces proches alors que des dizaines d'otages sont censés être libérés au plus tôt vendredi: "Personne ne sait rien. C'est terrible. Ils ne savent pas si le disparu est otage, s'il est en vie."
"Dans les jours qui viennent, et je le prie tous les jours, des enfants vont sortir, a ajouté l'animateur. "Et parmi ces enfants, il y en a qui ont passé pratiquement deux mois à vivre un cauchemar dans les tunnels (à Gaza). À ces enfants, la première chose qu'on va leur dire, c'est ton père, ta mère, ton frère, ta sœur, ont été assassinés le 7 octobre."