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"Shang-Chi": le premier super-héros asiatique de Marvel débarque au cinéma

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Le premier super-héros asiatique de Marvel débarque au cinéma ce mercredi 1er septembre avec un film aux scènes d'action impressionnantes.

Le premier super-héros asiatique de Marvel débarque au cinéma ce mercredi 1er septembre. Inspiré d'un comics des années 1970, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux met en scène un "Maître du Kung Fu" incarné par Simu Liu.

"Shang-Chi va devoir affronter un passé qu’il pensait avoir laissé derrière lui lorsqu’il est pris dans la toile de la mystérieuse organisation des 10 anneaux", annonce le synopsis officiel.

Simu Liu donne la réplique à deux légendes du cinéma hongkongais, Tony Leung et Michelle Yeoh, ainsi qu'à l'actrice et rappeuse Awkwafina (Crazy Rich Asians, The Farewell).

Simu Liu, une star est née

Simu Liu incarne avec force et conviction Shang-Chi, personnage créé par le scénariste Steve Englehart et les dessinateurs Al Milgrom et Jim Starlin en 1973. Cet acteur de 32 ans a commencé sa carrière comme comptable, avant de se lancer dans le cinéma.

Figurant dans Pacific Rim (2013), puis star de sitcoms, Simu Liu voit Shang-Chi comme le rôle de sa vie. Un rôle pour lequel il s'est battu pendant des années, allant même jusqu'à interpeller Marvel sur les réseaux sociaux pour le décrocher.

"J'adore les films de super-héros depuis que je suis petit", explique-t-il à BFMTV. "J'adore l'idée de ces personnages capables de prendre des décisions extraordinaires, d'agir de manière courageuse malgré le danger et de sauver le monde. J'étais fils unique. Mes parents travaillaient tout le temps. Je regardais beaucoup la télévision et j'imaginais vivre des aventures incroyables. Les super-héros symbolisent l'espoir. J'ajoute que c'est incroyablement libérateur pour les minorités de se voir représenter de la sorte. C'est pour cette raison que je rêvais de voir ce rôle à l'écran et que j'avais si envie de le voir."

Pour le réalisateur Destin Daniel Cretton, Simu Liu fut comme une évidence: "On a vu défiler beaucoup d'acteurs pour le rôle. Quand on l'a vu arriver, on a su immédiatement que c'était lui. Il avait ce côté très masculin et en même temps cette espèce de fragilité. Il avait ce charisme et cet humour dont le personnage avait besoin. Il se trouve aussi qu'il est très physique et qu'il est capable de faire lui-même ses cascades."

L'actrice Awkwafina, qui a été choisie très amont pour incarner Katy, la meilleure amie et acolyte de Shang-Chi, se souvient de leur alchimie instantanée lors de l'audition: "J'ai donné la réplique à beaucoup de candidats avant qu'ils ne le trouvent. Lors de son audition, j'ai repéré aussitôt qu'il était très drôle, et qu'il avait aussi une grande mélancolie en lui. On s'est super bien entendu sur le tournage. Parfois un peu trop: on improvisait, mais c'était inutile, car ça n'avait aucun rapport avec le film!"

Une superproduction US tournée en partie en mandarin

Shang-Chi a-t-il été produit grâce à l'immense succès de Black Panther (2018), devenu un phénomène culturel mondial récompensé par trois Oscars? "On n'aurait jamais pu faire le premier film Marvel avec un super-héros asiatique sans Black Panther, si ce film n'avait pas brisé le plafond de verre", confirme Simu Liu. "Je suis si reconnaissant envers ce film. J'espère que notre film célèbre notre culture de la même manière."

"Le succès de Black Panther a permis de réduire à néant un mythe qui circulait depuis des années à Hollywood: ce mythe qu'un film au casting entièrement noir ne pouvait pas marcher au box-office", renchérit le réalisateur Destin Daniel Cretton. "Je suis très heureux de travailler à une période où ceux qui détiennent le pouvoir comprennent qu'il faut faire des films qui reflètent le monde qui nous entoure."

"C'est important d'avoir de la diversité dans nos fictions super héroïques, pour que la jeune génération s'y retrouve", ajoute Awkwafina. Un des marqueurs de cette évolution est l'utilisation, pendant un tiers du film, du mandarin. Bien que le mandarin soit en partie utilisé par Marvel et Disney pour courtiser un large public chinois, il n'empêche que jusqu'à présent une superproduction hollywoodienne ne s'est jamais autant appuyée sur une autre langue que l'anglais. Simu Liu n'en revient pas de ce symbole:

"J'en suis très fier. Je suis né en Chine. J'ai immigré au Canada quand j'avais quatre ans et demi. Le mandarin est ma langue maternelle et je me souviens d'avoir cinq ou six ans et d'avoir lutté pour apprendre à bien parler anglais. J'essayais de m'intégrer. Entendre du mandarin dans ce film, c'est réconfortant. C'est vraiment une célébration de notre culture."

Le film était écrit à l'origine en anglais. L'actrice chinoise Fala Chen, qui incarne la mère de Shang-Chi, a travaillé avec Destin Daniel Cretton pour s'assurer "que chaque mot traduit en mandarin était soigneusement choisi": "Il fallait que le public chinois soit assuré que ce ne soit pas une simple traduction, mais que ces répliques aient une âme." "Nous voulions que ce soit réaliste pour les personnages", précise Destin Daniel Cretton. "Le studio nous a tout de suite soutenu là-dessus. Ca n'a pas été une discussion."

Comme pour Black Panther, Marvel a fait appel à un casting hétéroclite réunissant nouveaux venus, valeurs sûres et légendes du cinéma hongkongais. On retrouvait dans Black Panther plusieurs figures tutélaires du cinéma noir-américain, comme Forest Whitaker et Angela Bassett.

C'est surtout l'opportunité de travailler avec une star du statut de Tony Leung, acteur fétiche de Wong Kar-wai (In The Mood For Love), qui a enthousiasmé le casting de Shang-Chi: "Ses yeux sont superbes et racontent à eux seuls toute une histoire", résume Fala Chen.

Des scènes d'action impressionnantes

Dans la tradition des cinémas chinois et hongkongais, Shang-Chi propose d'impressionnants combats tournés avec des cascadeurs qui ont fait leurs armes avec Jackie Chan dans les années 1990 et 2000. Ils étaient supervisés par Brad Allan et Andy Cheng, deux légendes connues pour leur travail sur une dizaine de films de Jackie Chan dont Who Am I?, Mr. Nice Guy et Rush Hour.

On leur doit notamment un ballet poétique entre Tony Leung et Fala Chen dans la lignée de Hero ou Le Secret des poignards volants, ainsi qu'une séquence d'action dans un bus descendant à toute vitesse les rues de San Francisco. Une scène où Shang-Chi révèle ses compétences en termes de lutte. Et où l'équipe rend hommage à Jackie Chan:

"On retrouve son influence partout dans cette scène", confirme Simu Liu, "notamment le moment où je me bats avec ma veste. Le fait que la scène commence avec mon personnage qui refuse de se battre est du pur Jackie: dans ses films, il joue toujours des monsieur-tout-le-monde qui ne veulent pas avoir de problème et qui se retrouvent à devoir se battre."

Promis à un beau succès aux Etats-Unis, le film devrait comme chaque production Marvel se tailler la part du lion au box office. Et c'est indiqué à la fin du film: Shang-Chi reviendra pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci en compagnie des Avengers.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV