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Cinéma

Oscars: Patricia Arquette, un discours très politique

Discours engagé pour Patricia Arquette, recevant l'Oscar du meilleur second rôle pour Boyhood: "A toutes les femmes qui ont enfanté, à tous les contribuables et à tous les citoyens de ce pays, nous nous battons pour l'égalité des droits. Il est temps pour nous les femmes, d'obtenir l'égalité salariale et l'égalité des droits aux Etats-Unis".

Discours engagé pour Patricia Arquette, recevant l'Oscar du meilleur second rôle pour Boyhood: "A toutes les femmes qui ont enfanté, à tous les contribuables et à tous les citoyens de ce pays, nous nous battons pour l'égalité des droits. Il est temps pour nous les femmes, d'obtenir l'égalité salariale et l'égalité des droits aux Etats-Unis". - Robyn Beck - Getty Images - AFP

Du plaidoyer contre la discrimination raciale de John Legend à l'appel de Patricia Arquette pour l'égalité de salaire entre hommes et femmes, la cérémonie des Oscars 2015 a pris un tour social et militant, dimanche à Hollywood.

Les trois scènes qui auront marqué la cérémonie des Oscars 2015 disent beaucoup d'Hollywood et des Etats-Unis. Alors qu'elle monte sur scène pour recevoir l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour son jeu dans Boyhood, Patricia Arquette profite de ce que l'attention est braquée sur elle pour se lancer dans un appel pour l'égalité de salaire entre hommes et femmes. "A toutes les femmes qui ont enfanté, à tous les contribuables et à tous les citoyens de ce pays, nous nous battons pour l'égalité des droits. Il est temps pour nous les femmes, d'obtenir l'égalité salariale et l'égalité des droits aux Etats-Unis".

Elle faisait ainsi référence autant au combat féministe "à travail égal salaire égal" qui revient régulièrement dans les campagnes des groupes de femmes qu'aux salaires des actrices, bien inférieurs à ceux de leurs camarades hommes. Un appel aussitôt applaudi par Meryl Streep, qui s'est levée, index en l'air, suivie par Jennifer Lopez et Shirley MacLaine. "Patricia présidente!", s'est écriée sur Twitter Lena Dunham, la créatrice de la série Girls.

Un plaidoyer contre la discrimination raciale

Quelques minutes plus tard, c'est John Legend qui prend la parole. Il est le lauréat de l'Oscar décerné à la chanson du film Selma, qui évoque les marches en faveur des droits civiques des noirs dans les années 60. L'occasion pour lui de rappeler les combats qu'il reste selon lui à mener aux Etats-Unis.

"Les droits pour lesquels se sont battus il y a 50 ans" les héros du film "sont compromis aujourd'hui", lance le musicien sur scène en recevant son prix. "Nous vivons dans le pays où il y a le plus de gens incarcérés au monde, il y a plus d'hommes noirs derrière les barreaux aujourd'hui qu'il n'y en avait en esclavage en 1850". Co-lauréat, le chanteur Common évoque lui l'esprit du "pont", où se déroule une célèbre marche de protestation, qui "relie le gosse des quartiers sud de Chicago et qui rêve d'une vie meilleure, à ceux en France qui se lèvent pour la liberté et la démocratie".

Les prises de parole des deux musiciens ont rappelé l'appel au boycott de la cérémonie par plusieurs mouvements pour les droits civiques américains, qui dénonçaient l'absence d'acteurs noirs dans la sélection. 

"Restez bizarre, restez différents"

Graham Moore a plaidé pour la "différence", en recevant son prix pour le scénario d'Imitation Game, l'histoire d'Alan Turing, génie des mathématiques et persécuté pour son homosexualité.

"Quand j'avais 16 ans, j'ai essayé de me tuer parce que je me sentais bizarre, je me sentais différent et je ne trouvais pas ma place. Et maintenant, je suis ici et j'aimerais que ce moment soit pour cette enfant qui se sent bizarre, différente, ou qui ne trouve pas sa place. Vous êtes à votre place. Je vous promets que vous l'êtes. Vous l'êtes. Restez bizarre, restez différent. Et puis quand ce sera votre tour et que vous serez debout sur cette scène, s'il vous plaît, passez le message à la prochaine personne qui se présente."

A. K.