"Le Père Noël est une ordure" a 40 ans: à Lille, une exposition consacrée à la troupe du Splendid

BFMTV a suivi Gérard Jugnot dans l'exposition consacrée à la troupe qui a signé certaines des comédies les plus cultes du cinéma français.

Au palais Rihour de Lille s'exposent des skis, des combinaisons de sport d'hiver, des jeux de scrabble... autant de costumes et d'accessoires qui ont servi au tournage des Bronzés font du ski, l'un des films les plus emblématiques du Splendid. Les longs-métrages de cette troupe composée de Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Marie-Anne Chazel ou encore Bruno Moynot sont au cœur de l'exposition Le Splendid - copains comme cochon, du 10 septembre au 9 octobre.

BFMTV en a parcouru les allées en compagnie de Gérard Jugnot, inoubliable Félix du Père Noël est une ordure. L'acteur en a profité pour admirer un tableau hors du commun: celui que Pierre (Thierry Lhermitte) offre à Thérèse (Anémone) dans Le Père Noël est une ordure, sur lequel cette dernière apparaît nue avec un cochon. "Je vous ai beaucoup moins bien réussie que le porc", regrette d'ailleurs Pierre. C'est la peinture utilisée pour la pièce de théâtre qui est exposée, et non celle du film, qui a fêté ses 40 ans au mois d'août dernier.

"Je ne savais pas qu'il était aussi immonde, je n'avais pas vu les fleurs!" s'amuse Gérard Jugnot. "L'autre fois j'ai croisé un monsieur qui s'appelle Perrotin [ndlr: le galeriste d'art contemporain Emmanuel Perrotin], qui a une grande galerie à Paris. Il m'a dit 'Il est où, ce tableau?'. Il y avait des gens qui le cherchaient, qui voudraient l'acheter! Si ça se trouve, il a une valeur inestibable!"

"On se fait massacrer!"

C'est avec le temps que Le Père Noël est une ordure a réussi à s'ériger au rang de classique. Car à sa sortie, il avait été accueilli plutôt fraîchement. Certaines critiques sont d'ailleurs exposées à Lille:

"Ce qui m'a passionné, c'est quand on voit les critiques de l'époque", déclare Gérard Jugnot. "On se fait massacrer! 'à la poubelle', 'vulgaire', 'pas drôle', 'nul'... Ces gens-là ne sont plus là et nous, nous sommes encore là. Alors il y a une petite satisfaction de se dire 'tiens, ce n'était pas si mal tout ça."

Le film a également été accusé à l'époque de mépris de classe, en présentant une Zézette (Marie-Anne Chazel) en sombre idiote, et Félix en chômeur violent... Il a même pris une dimension transgressive au moment de sa promotion, lorsque la SNCF et la RATP ont refusé les campagnes d'affichage en raison d'un titre jugé trop controversé. (Et ce n'était rien comparé au titre initialement prévu par le Splendid, qui souhaitait intituler son film Le Père Noël s'est tiré une balle dans le c**). Un boycott qui ne les a pas empêchés d'accueillir 1,5 millions de spectateurs dans les salles.

Lorène de Susbielle