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Cinéma

James Bond: bon baiser des hackers

Daniel Craig (James Bond) et le réalisateur de "Spectre", Sam Mendes.

Daniel Craig (James Bond) et le réalisateur de "Spectre", Sam Mendes. - Ben Stansall - AFP

Une première version du scénario du prochain James Bond, Spectre, de Sam Mendès, fait partie des "fuites" chez Sony Pictures, après la cyber attaque dont le studio a été victime fin octobre.

Nouveau dommage collatéral de la cyber attaque qui a frappé Sony Pictures fin octobre, une ébauche du scénario de James Bond, 24e du nom, est tombée aux mains des hackers.

"La version préliminaire du scénario du nouveau Bond, Spectre, figure parmi le matériel volé et diffusé illégalement par des pirates qui ont infiltré le système informatique de Sony Pictures", indique Eon Productions, la société britannique qui produit les films de James Bond, dans un communiqué.

300 millions de dollars

Rappelant que ce scénario est protégé par des droits d'auteur, Eon Productions prévient que "toutes les mesures nécessaires" seront prises en cas d'utilisation indue du document.

Sony Pictures a reconnu avoir fait l'objet récemment d'un vol "très important de données confidentielles".

Le tournage de Spectre, avec la Française Léa Seydoux et l'Italienne Monica Bellucci en James Bond girls, a démarré le 6 décembre dernier, dans les studios londoniens de Pinewood.

Toujours selon ces fuites, relayées par le site Gawker , ce nouvel opus serait l'un des films les plus chers du cinéma, atteignant 300 millions de dollars.

Gawker, qui balance aussi les grandes lignes du script, précise cependant qu'un autre scénariste a rejoint l'équipe en octobre et que celui-ci serait en train d'être réécrit et l'histoire peaufinée.

Conversations peu reluisantes

Ce piratage massif s'est traduit par la mise en ligne illégale de cinq films du studio et par le vol de données personnelles, dont les adresses et numéros de sécurité sociale, de 47.000 employés et tiers de Sony Pictures. Des mails échangés par des pontes du studio ont également été rendus publics, dévoilant les conversations peu reluisantes sur les stars de Hollywood, qui en prennent toutes pour leur grade, et leurs films.

Dans une lettre aux termes tranchants envoyée à plusieurs organisations de médias dont le New York Times dimanche, l'avocat David Boies, qui représente Sony, qualifie ces documents mis en ligne d'"informations volées" et demande qu'ils soient détruits s'ils ont été téléchargés par ces médias.

Un coup de la Corée du Nord?

Le studio "ne donne pas son consentement à ce que vous possédiez, lisiez, copiez, (...) publiez, téléchargez ou fassiez un quelconque usage" de ces documents, écrit l'avocat dans une lettre de trois pages adressée aux services juridiques des organisations de média.

D'après le site d'informations technologiques Re/code, le studio Sony Pictures enquête sur la possibilité que des pirates nord-coréens soient à l'origine de l'attaque. Le piratage a en effet coïncidé avec la sortie du film L'Interview qui tue!, distribué par Sony, décrivant un complot de la CIA pour assassiner le numéro un de la Corée du Nord. La Corée du Nord a récusé toute responsabilité, tout en qualifiant l'attaque d'"acte légitime".

Magali Rangin avec AFP