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Ben Stiller, Cate Blanchett, Mark Ruffalo... Hollywood appelle Trump à protéger le cinéma de l'IA

Cate Blanchett, Ben Stiller et Cynthia Erivo

Cate Blanchett, Ben Stiller et Cynthia Erivo - Justin Tallis - AFP / Robyn Beck - AFP / Ben Stansall - AFP

Alors que Donald Trump s'intéresse au développement de l'intelligence artificielle, le gratin du cinéma américain l'interpelle avec une lettre ouverte pour l'avertir de ses dangers.

Plus de 400 personnalités d'Hollywood ont demandé à la Maison Blanche de protéger les droits d'auteur des oeuvres cinématographiques et de la musique afin d'empêcher leur exploitation par l'intelligence artificielle (IA).

Dans une lettre remise à la Maison Blanche la semaine dernière, Ben Stiller, Cate Blanchett ou encore Cynthia Erivo s'érigent contre les géants de la tech, Google et OpenAI au premier plan. Ces derniers souhaitent entraîner leurs modèles d'IA sur un panel d'oeuvres le plus large possible.

Mais "affaiblir les protections du droit d'auteur" et permettre à ces géants "d'exploiter les entreprises américaines de la création" menacerait l'économie d'Hollywood, ont dénoncé les signataires de la lettre, parmi lesquels on trouve également Mark Ruffalo, les réalisateurs Ron Howard et Taika Waititi, ou encore le musicien Paul McCartney.

Guillermo del Toro, Natasha Lyonne, Phoebe Waller-Bridge, Bette Midler, Ava Duvernay, Aubrey Plaza, Ayo Edebiri, Joseph Gordon-Levitt, Lily Gladstone, Sam Mendes, Janelle Monáe, Maggie Gylenhall, Alfonso Cuarón, Olivia Wilde, Judd Apatow, Chris Rock et Michaela Coel ont eux aussi joint leur signature à la lettre ouverte.

Donald Trump favorable au développement de l'IA

L'industrie américaine du divertissement génère plus de 230 milliards de dollars (plus de 210 milliards d'euros) de salaires par an et emploie plus de 2.3 millions de personnes.

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump ouvre grand les portes à l'IA. Le président américain a annoncé un projet d'investissements massifs dans ces infrastructures aux États-Unis et a signé en janvier un décret supprimant le "contrôle gouvernemental inutile" de l'intelligence artificielle.

Course au développement

OpenAI et Google ont déclaré souhaiter entraîner leurs modèles d'IA sur le plus possible de contenus protégés par les droits d'auteur, avertissant que si ce n'était pas le cas, les pays rivaux pourraient acquérir un avantage conséquent sur les États-Unis.

Dans le viseur notamment, la Chine et ses modèles très performants comme DeepSeek, qui a bouleversé le monde de la tech avec son puissant robot conversationnel développé à bas coûts et fonctionnant avec moins de ressources.

Première mobilisation en 2023

L'IA taraude Hollywood, de nombreuses personnalités craignant que son utilisation ne supprime des emplois et nuise à la qualité des oeuvres. L'industrie américaine du divertissement s'était d'ailleurs mobilisée lors d'une grève d'ampleur pendant plusieurs mois en 2023.

Producteurs et studios, dont nombre sont désireux de réduire leurs coûts et louchent sur le potentiel de l'IA pour réaliser cet objectif, s'étaient finalement entendus avec les acteurs et réalisateurs pour fixer des règles strictes de protection contre l'IA.

B.P. avec AFP