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Bandes dessinées

Slasher, science-fiction, humour... les 6 BD incontournables du moment

Détail de la couverture de la BD "sous terre"

Détail de la couverture de la BD "sous terre" - Dargaud

Découvrez notre sélection mêlant oeuvres pédagogiques sur la musique, récits de science-fiction hypnotiques et relecture impressionnante de "slasher".

Quoi de mieux, pour occuper les ponts de mai, que de lire des BD? Nous vous avons sélectionné six pépites, à lire sous un arbre ou, bientôt, à la terrasse d'un café. Au programme: une histoire secrète des plus grands musiciens, une aventure sur l’importance de la santé des sols, un récit de science-fiction hypnotiques et une relecture impressionnante des "slashers", ces films d'horreur à la Scream.

"L’Entaille"

La BD "L'Entaille" d'Antoine Maillard
La BD "L'Entaille" d'Antoine Maillard © Cornélius

Premier album de l’illustrateur Antoine Maillard, L’Entaille est un coup de maître, salué unaniment par la presse. Cet ouvrage très impressionnant, situé quelque part entre les films de David Lynch (Twin Peaks) et ceux de Larry Clark (Kids, Bully), s’approprie de manière très personnelle les codes du "slasher", ces films d'horreur qui mettent en scène tueur mystérieux qui massacre un par un les personnages.

L’Entaille se déroule dans une bourgade de Californie à une époque indéterminée qui ressemble aux années 90. Alors que des lycéens sont la cible d’un tueur armé d’une batte de baseball, leurs amis mènent l’enquête.

Antoine Maillard a entièrement réalisé l’album au crayon de papier, l'outil parfait pour à la fois créer des ombres mystérieuses et donner à son image l'éclat d’une lame de couteau. Il livre des images troublantes, terrifiantes et inoubliables. Il est déjà en route vers les sommets: il sera bientôt publié aux Etats-Unis chez le prestigieux éditeur de BD Fantasgraphics.

L’Entaille, Antoine Maillard, Cornélius.

"Sous terre"

Couverture de la BD "Sous Terre"
Couverture de la BD "Sous Terre" © Dargaud

Meilleure bande dessinée pédagogique sortie ces dernières semaines, Sous terre est une captivante plongée dans le monde du sol, où vivent acariens, bactéries et autres créatures indispensables au bon fonctionnement de notre planète. Associé à Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, le dessinateur Mathieu Burniat livre un passionnant ouvrage de vulgarisation scientifique, raconté avec la facétie d'un épisode d'Il était une fois... la Vie.

On y suit les aventures humoristiques de jeunes gens qui acceptent de participer à une compétition lancée par Hadès. L'aventure, qui se déroule intégralement aux enfers, et donc sous terre, est un prétexte pour faire mieux comprendre l’importance de la santé des sols et les enjeux environnementaux qui en découlent.

Sous terre, Mathieu Burniat, Dargaud, 176 pages, 19,99 euros.

"Underground"

La BD "Underground'
La BD "Underground' © Glénat

Le scénariste Arnaud Le Gouëfflec et le dessinateur Nicolas Moog célèbrent les figures méconnues de la musique underground, mouvement culturel en rébellion face à l’ordre établi. De la reine péruvienne de l’exotica Yma Sumac au SDF aveugle Moondog en passant par Jonathan Richman, le Peter Pan du rock qui a traversé les époques et les genres en conservant la fraîcheur de sa jeunesse, les auteurs retracent les parcours hors du commun d’une cinquantaine de personnalités.

Destiné aux néophytes comme aux spécialistes, cet ouvrage permet aussi de redécouvrir des chefs d'œuvre musicaux qu’on a pu entendre dans des dizaines de films sans y prêter attention: Ataypura d'Yma Sumac, utilisé dans The Big Lebowski, These Days de Nico (La Famille Tenenbaum) ou encore Egyptian Reggae de Jonathan Richman & The Modern Lovers (Baby Driver). Pour aller plus loin, on peut aussi lire Une histoire du Velvet Underground (par Prosperi Buri), sur l’histoire du célèbre groupe de Lou Reed.

Underground, rockeurs maudits et grandes prétresses du son, Arnaud Le Gouëfflec & Nicolas Moog, Glénat, 312 pages, 30 euros.

"Ludwig & Beethoven"

Couverture de la BD "Ludwig et Beethoven"
Couverture de la BD "Ludwig et Beethoven" © Dargaud

En 2018, le dessinateur français Frantz Duchazeau racontait dans Mozart à Paris les années parisiennes du compositeur de La Flûte enchantée, entre fantasme et réalité. Trois ans plus tard, le dessinateur allemand Mikaël Ross se penche sur celui qui fut en quelque sorte son héritier dans l’histoire de la musique: Ludwig van Beethoven.

Dans Ludwig & Beethoven, Mikaël Ross retrace avec une énergie et une virtuosité graphiques, dans la lignée d'un Christophe Blain, la jeunesse du grand compositeur, élevé par un père musicien et alcoolique qui monétise ses talents, et une mère aimante qui meurt brutalement le jour de ses dix-sept ans. On y découvre aussi la première rencontre, d'anthologie, entre le jeune Ludwig et son idole Mozart.

Ludwig & Beethoven, Mikaël Ross, Dargaud, 196 pages, 19,99 euros.

"UOS"

"UOS" de Benjamin Adam
"UOS" de Benjamin Adam © 2024

L'année dernière, le dessinateur Benjamin Adam publiait avec le scénariste Thomas Cadène Soon, récit d’anticipation entre documentaire et SF qui imagine le grand effondrement de la Terre au cours des années 2020. Il continue l’exploration de cet univers avec UOS.

Dans ce bref récit muet (40 pages) publié dans un très grand format (37,5 x 28 cm), l’auteur met en scène un monde dévasté où un homme vêtu d’une tenue d’astronaute veille seul sur un bout de terre qui cache un site d’enfouissement nucléaire en ruine.

Présenté par son éditeur comme "une balade sensorielle" dans un monde post-apocalyptique, UOS est aussi une réflexion sur la trace qu’on laisse à nos descendants - et un cri d’alerte pour éviter aux générations futures de reproduire les erreurs du passé.

UOS, Benjamin Adam, éditions 2024, 40 pages, 26,50 euros.

"Impact"

Couverture de la BD "Impact"
Couverture de la BD "Impact" © Casterman

Chroniqueur de la déshérence des banlieues et des marges de la société française, le scénariste Gilles Rochier a signé plusieurs albums pour changer l’image de la banlieue, dont Solo (2019), qui éclaire sur la manière dont les attentats de 2015 y ont été vécus. Gilles Rochier s’est associé au dessinateur Deloupy pour Impact, drame social dont l’ambition est de dresser le bilan d’un demi-siècle d’histoire de la banlieue à travers deux destins tragiques, ceux d’un ouvrier à la retraite et d’un jeune désoeuvré, abîmé par un traumatisme.

L’impact qui donne son nom à l’album est celui de la rencontre de ces deux générations, tout aussi perdues, celle des banlieues rouges des années 70 qui a cru pouvoir s’en sortir grâce au travail dans les usines, et celle qui a grandi dans les années 80-90, avec la conscience qu’elles vivaient dans les marges, sans pouvoir s’en extirper. De la confrontation de ces deux générations, dont il met en scène de manière métaphorique l’affrontement, Gilles Rochier tire pourtant une conclusion positive.

Impact, Gilles Rochier et Deloupy, Casterman, 104 pages, 18 euros.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV