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Bandes dessinées

Les auteurs de BD, profession précaire, seront désormais rémunérés pour leurs dédicaces en festivals

Le festival d'Angoulême

Le festival d'Angoulême - Yohan Bonnet / AFP

Le ministère de la Culture vient de signer un protocole prévoyant la rémunération des dédicaces en festivals, valable trois ans. La question agitait le monde de la bande dessinée, où peu d'auteurs réussissent à s'en sortir.

Les auteurs de bande dessinée vont être rémunérés pour les séances de dédicaces lors des festivals, a annoncé vendredi le ministère de la Culture, juste avant le Festival d'Angoulême.

Le ministère a indiqué dans un communiqué avoir signé "un protocole pour la rémunération des dédicaces des auteurs et des autrices de bande dessinée dans les festivals" avec le Centre national du livre (CNL), le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA), la Société française des intérêts des auteurs de l'écrit (Sofia) et les dix plus grands festivals. Le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, qui ouvre ses portes au grand public jeudi, est concerné dès cette édition 2022.

Une question qui divise

Le protocole, valable pour trois ans, prévoit une "rémunération forfaitaire", selon des modalités qui n'ont pas été divulguées. La question divisait le secteur de la BD, entre des auteurs qui estimaient que ce travail méritait un salaire, des éditeurs sceptiques, et des festivals qui clamaient avoir des budgets très serrés. Des initiatives individuelles dans ce sens avaient vu le jour, comme celles du festival SoBD ou de l'éditeur Auzou.

La bande dessinée est de loin le secteur qui progresse le plus rapidement sur le marché du livre. Mais sa prospérité profite à peu d'auteurs, et en laisse beaucoup d'autres dans une grande précarité.

Les derniers chiffres précis en date, à l'occasion des États généraux de la BD en 2016, faisaient état de 36% des auteurs vivant sous le seuil de pauvreté, et 53% gagnant moins que le salaire minimum.

B.P. avec AFP