BFMTV
Bandes dessinées

"Je comprends l'émoi": Rima Abdul-Malak réagit à la polémique Bastien Vivès

Rima Abdul Malak

Rima Abdul Malak - AFP

La ministre de la Culture a déclaré comprendre les réactions suscitées par les propos et dessins de Bastien Vivès, alors que celui-ci va avoir les honneurs d'une exposition au festival d'Angoulême.

La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a expliqué ce mercredi dans les colonnes du Parisien qu'elle "comprend l'émoi" suscité par les propos et les dessins de Bastien Vivès, alors que le dessinateur de Lastman et Polina, accusé de promouvoir l'inceste et la pédocriminalité, va avoir les honneurs d'une exposition au festival d'Angoulême en janvier 2023.

"Oui, je comprends l’émoi, parce que ce sont des sujets graves. Les victimes d’inceste, de pédophilie, ne peuvent qu’être heurtées par des propos qui prennent ces sujets à la légère. Certains propos, qu’il a regrettés puisqu’il a reconnu qu’ils étaient immatures et stupides, ne sont pas acceptables."

En cause: plusieurs titres comme Les Melons de la colère (2011), La Décharge mentale et Petit Paul (2018) qui mettent en scène des mineurs face au sexe, avec des schémas parfois incestueux et des déclarations polémiques sur ce sujet.

Face à des accusations de pédopornographie, Cultura et Gibert Joseph avaient cessé de vendre Petit Paul. "Aussi obscène et provocatrice qu'on puisse la considérer, cette œuvre de fiction n'a jamais pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l'abus de mineur de quelque manière que ce soit", s'était défendu l'éditeur Glénat en 2018.

Vers une interdiction?

Dans Le Parisien, Rima Abdul-Malak précise que "ce n'est pas l'exposition en elle-même qui pose problème, [car] personne ne l'a vue": "elle a lieu en janvier et ne comporte que des nouveaux dessins visiblement." Pourtant, c'est bien la médiatisation de son travail qui choque ses détracteurs:

"Mais cet auteur a une carrière très riche avec des BD comme Polina sur la danse classique, Le Goût du chlore sur la natation, il a abordé des sujets très vastes, on ne peut pas réduire cet auteur à deux bandes dessinées et quelques phrases dites en interview", insiste la ministre.

Pour ce qui est l'interdiction de l'exposition, demandée par une pétition en ligne, qui a dépassé les 100.000 signatures, Rima Abdul-Malak répond: "Un cadre juridique existe. Un article du Code pénal précise ce qui est possible ou pas, en l’occurrence qu’on ne peut pas représenter des images ayant trait à la pédophilie, je pense que le festival d’Angoulême a parfaitement connaissance de cet article. Et l’artiste aussi."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV