"Astérix en Lusitanie": personnages, noms, décors... tout ce que l'on sait de la nouvelle aventure des deux Gaulois

Le prochain album des aventures d'Astérix et Obélix, on le sait, aura goût de bacalhau. Les deux Gaulois, de retour en librairie le 23 octobre prochain, accosteront la côte verdoyante de Lusitanie et arpenteront les rues pavées et pentues de Lisbonne. Astérix en Lusitanie, est pour la dexième fois, écrit et dessiné par le tandem Fabcaro et Didier Conrad. Après un album en Gaule en 2023, L'Iris blanc, voici donc un album de voyage.
• La Lusitanie
Trouver une destination pour Astérix et Obélix n'a rien de simple. "Il faut trouver un pays que les gens connaissent. Il faut arriver à le styliser, qu'on puisse le reconnaître et qu'on ait une idée claire de ce que c'est, et il n'y a pas tellement de pays comme ça", évoque Didier Conrad au micro de BFMTV. D'autant que les Gaulois ont déjà arpenté de nombreuses contrées.
"La destination", expliquait Fabcaro en mars dernier à BFMTV "s'est imposée naturellement". "Ça s'est fait assez vite. J'avais envie de soleil, d'un pays ensoleillé. J'ai eu l'impression d'avoir une idée de génie. Puis ils m'ont dit que ça faisait longtemps qu'ils y pensaient! Ils semblaient contents que quelqu'un veuille enfin s'y coller!"

En mars 2024, l'auteur et Céleste Surugue, directeur général des éditions Albert René se rendent donc au Portugal, en repérage.
"On est vraiment ressortis de ce voyage en se disant 'il y a un côté très accueillant, très coloré, très lumineux' et on voulait retrouver cela en tête d'album, confie Céleste Surugue. Avant d'ouvrir l'album, on sait qu'on est dans un endroit où on est bien".
• Planter le décor
Restait à Didier Conrad à représenter le pays. "Heureusement, j'étais déjà allé au Portugal une fois, donc j'avais déjà senti l'atmosphère". AInsi, la Lusitanie est bien plus verdoyante que l'Hispanie au climat plus aride, décrite dans Astérix en Hispanie (1969).
"On a aussi des villes magnifiques et colorées qui permettent de varier les décors", précise Fabcaro.

Et puis il y a l'artisanat portugais. Si les Gaulois ont leurs menhirs, les Lusitaniens ont leurs carreaux ornementaux, les azulejos et leurs rues pavées.
• De nouveaux personnages
Qui dit nouvelle aventure et nouveau pays, dit nouveaux amis et nouveaux ennemis. Commençons par les méchants de cet album. On l'aperçoit, sur la couverture, caché derrière un pillier, Pirepès est un personnage dans la lignée de Tullius Détritus dans La Zizanie.
Ce vil personnage est accompagné d'un centurion nommé Nouvelopus, qui ressemble à Ricky Gervais. L'acteur britannique rejoint ainsi la grande galerie des personnalités croquées et caricaturées dans des albums d'Astérix, de Sean Connery à Pierre Tchernia, en passant par Johnny Hallyday.
Pour dessiner les Lusitaniens et les Lusitaniennes, le dessinateur Didier Conrad, s'est inspiré d'un personnage lusitanien figurant dans Le Domaine des dieux en 1971, comme il l'explique dans le dossier de presse.
"Goscinny et Uderzo avaient déjà posé les bases de l’aspect physique des Lusitaniens car le tout premier apparaît dans Le Domaine des dieux. C’est lui qui m’a servi de guide pour Solilès et Pataquès, deux coureurs lusitaniens qui apparaissent dans 'Astérix et la Transitalique'."

Pour les Lusitaniennes, en revanche, il n'y avait pas de modèles. "Je me suis inspiré de représentations populaires portugaises (statues, peintures, poupées...) et j’ai adapté les costumes à l’Antiquité, mais aussi à l’univers visuel d’Astérix."
• Les noms des Lusitaniens
Les Gaulois ont des noms en ix, les Romains en us, les Normands en af, les Goths en ic... De quelle terminaison allaient hériter les Lusitaniens? "Il faut rendre à Jean-Yves Ferri (ndlr qui a scénarisé cinq albums d'Astérix avant Fabcaro) ce qui appartient à Jean-Yves Ferri, c'est lui qui avait posé ça dans la Transitalique, il avait établi que ça finirait par ès, donc j'ai gardé ça. Le petit Lusitanien que l'on voit au début s'appelle Boulequiès, par exemple", explique Fabcaro.

• L'âme lusitanienne
Chaque peuple visité a une identité forte dans les albums d'Astérix. L'Espagnol est fier, l'Helvète est propre, le Normand courageux... Il fallait trouver pour le Lusitanien un trait de caractère pour le définir. C'est la "saudade".
"La saudade, c'est une espèce de mélancolie, de fatalisme", souligne Fabcaro au micro de BFMTV. "C'était un challenge de faire d'un truc un petit peu mélancolique, d'en faire un gimmick de comédie".
C'est à un certain Viriate que Fabcaro attribue le début de la saudade. "Viriate, c'est un peu le Vercingétorix lusitanien. Viriate a été trahi par les siens, et j'ai attribué la genèse de la saudade à la trahison dont les Lusitaniens ne se sont jamais vraiment remis."

Comme Goscinny et Uderzo, Fabcaro et Didier Conrad manient donc l'humour avec bienveillance. Comme le notait en septembre dernier au micro de BFMTV Céleste Surugue: "On s'amuse des stéréotypes, mais c'est toujours bienveillant. C'est une pérégrination avec plein de sourire et plein de tendresse".