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"Tout le monde est fout de rage", une école des Yvelines menacée par la fermeture de sa cour de récréation

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Photo d'illustration. - AFP

Les élèves de l'école Montessori internationale de Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, ne peuvent plus utiliser leur cour de récréation après une décision de justice. Son président Tristan Micol s'est confié, ce mardi 16 setembre, à BFMTV.

"C’est inadmissible." Le président de l'école Montessori internationale de Maisons-Laffite, dans les Yvelines, a confié, à BFMTV, son incompréhension, ce mardi 16 septembre. Ses élèves sont privés de cour de récréation depuis le début de la rentrée.

Un collectif de voisins, qui "s'est monté sous la forme d'une association qui regroupe cinq copropriétaires", a attaqué l'école "pour des histoires de nuisances sonores", raconte le président de l'école Tristan Micol.

"Cet emplacement se révèle totalement inadapté à l’usage de cour d’école en raison de sa proximité immédiate avec les pièces d’habitation de mes clients", a écrit l'avocat du collectif à 78Actu. "Depuis novembre 2020, ils subissent d’importantes nuisances sonores, pouvant durer pendant cinq heures par jour sans discontinuer."

Après des concilliations qui n'ont pas abouti, l'établissement scolaire a reçu une assignation à comparaître devant le tribunal judiciaire en mars 2023. La décision définitive n'est arrivée qu'en juin dernier. L'utilisation de la cour de récréation a été interdite avec exécution immédiate.

L'avenir de l'école menacé

"Comme 100% des parents" de la centaine d'élèves de 3 à 11 ans que l'école accueille, Tristan Micol était "surpris et choqué" par cette décision de justice. "Tout le monde est fout de rage", raconte le président de l'école.

Le personnel a dû s'adapter. L'école possède une deuxième cour de récréation, mais "toute petite". "On fait des roulements par groupe de 20 à 25 enfants, et deux à trois fois par semaine, on organise des sorties accompagnées dans le parc Jacques Laffitte", explique Tristan Micol. Les emplois du temps ont notamment dû être réorganisés pour répartir les élèves.

Mais ces conditions menacent le futur de l'établissement, qui a perdu 10 élèves à la rentrée, selon son président. "Si on a des parents qui jugent que leurs enfants ont besoin d’une grande cour de récréation, et qu’on n’en a pas, des familles peuvent se désister. Si l’année prochaine on a 20 désinscrits, l’école va être en grande difficulté", alerte Tristan Micol.

Ce dernier ajoute avoir fait appel de la décision. L'école a également saisi le premier président de la cour d'appel de Versailles pour "casser le caractère exécutoire de la décision", pour pouvoir réutiliser la cour le temps du jugement en appel.

Tanguy Roman Clavelloux