"Il n’y a aucune preuve contre moi": avant son procès, "Ma Dalton" demande sa libération sous contrôle judiciaire

Une photo d'archive de Marie-Thérèse Garcia, surnommée Ma Dalton. - DR
"Il n’y a aucune preuve contre moi, aucun indice, aucun mobile. Rien. L’accusation repose sur du sable." Alors qu'elle sera prochainement renvoyée devant la cour d'assises des Yvelines, Marie-Thérèse Garcia, parfois surnommée "Ma Dalton", réaffirme sa non-culpabilité, dans un entretien accordé au Parisien ce samedi 19 juillet.
La mise en cause, en détention provisoire depuis plus de deux ans, est accusée d'avoir eu une participation active dans l'enlèvement, puis la séquestration et le dépeçage de Corinne Di Dio, sa belle-soeur, retrouvée morte en 1995. Le corps de la victime avait été découvert dans une malle métallique dans la Seine.
"Pour condamner, il faut des certitudes"
Le dossier est rempli de mystères, concernant le lieu ou même la date exacte de la mort de la victime. Néanmoins, plusieurs pièces à conviction pouvant accentuer l'hypothèse de la culpabilité de la mise en cause émaillent le dossier.
D'abord, des cheveux retrouvés dans la malle où a été retrouvé le corps de la victime. "C’est le même ADN mitochondrial. Cela signifie que ça pourrait être mes cheveux, mais pas forcément. Ils peuvent aussi appartenir à d’autres membres de ma famille", rétorque Marie-Thérèse Garcia au Parisien.
Ajoutant: "Et puis ces cheveux étaient couleur châtain. Moi, en 1995, j’avais les cheveux noir corbeau." Pour les traces de sang retrouvées dans sa cave et dans la buanderie, elles "n'appartiennent pas à Corinne", assure-t-elle.
"Pour condamner un accusé, il faut des certitudes, pas seulement des hypothèses ou un faisceau d’indices inventés. La cour d’assises ne peut pas se contenter de ça."
Deux individus clés du dossier, sa fille Nancy et son ancien conjoint Francisco, ont, quant à eux, affirmé aux enquêteurs qu'elle leur avait avoué son implication. "Le problème (de leurs témoignages), c’est qu’au fil du temps, ils ne disent plus la même chose", déplore-t-elle.
"Je n’ai jamais touché un cheveu de Corinne
"Je n’ai jamais touché un cheveu de Corinne", affirme-t-elle ainsi au Parisien. Pour sa défense, Marie-Thérèse Garcia explique que la semaine durant laquelle Corinne Di Dio a disparu, elle était "accaparée par la préparation d'un gala de gym", ajoutant: "Vous croyez que j’avais le temps de m’amuser à séquestrer la pauvre Corinne?"
Plusieurs années avant sa disparition, la victime s'était séparée de son conjoint, qui était le frère du compagnon de la Marie-Thérèse Garcia. Cette dernière réfute le lien entre sa disparition et une potentielle relation adultérine entre son conjoint de l'époque et la victime. "C’est ridicule. Si j’avais voulu supprimer toutes les femmes avec lesquelles Francisco a couché, il ne resterait plus grand monde."
Une santé qui se dégrade
Malgré l'assurance de son innocence, Marie-Thérèse Garcia dit aujourd'hui se sentir "au bout du rouleau". Lassée de cette situation, la femme de 78 ans a écrit au ministre de la Justice, Gérald Darmanin, "pour l'alerter sur [son] cas". Son courrier serait depuis resté sans réponse.
"J’aurai 79 ans en octobre et, à mon âge, les années de détention comptent triple", dit-elle.
Aujourd'hui, Marie-Thérèse Garcia espère se voir accorder une libération sous contrôle judiciaire avant son procès. Cette mesure lui est refusée en raison de craintes de fuites, dit-elle. "Avec mon état de santé, mes AVC à répétition, ma machine à oxygénation pour dormir… Je ne peux pas aller bien loin."