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Yvelines: une maire refuse de d'entamer la campagne de recensement à cause du Covid

La maire de Chanteloup-les-Vignes ne souhaite pas mettre ses agents en danger en les envoyant dans les habitations de gens potentiellement positifs au Covid-19.

Une mesure radicale. Face à la flambée des cas de Covid-19 en Île-de-France, la mairie de Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines a décidé de mettre sur pause le recensement des habitants. Ce dernier aurait pourtant dû commencer ce jeudi.

Au micro de BFM Paris, la maire Catherine Arenou explique ne pas vouloir mettre en danger les agents municipaux qui doivent réaliser du porte-à-porte et parfois, rester de longs moments chez les habitants.

"Je trouve un peu paradoxal d'un côté d'essayer de mettre les publics qui sont soit cas contacts, soit positifs en isolement chez eux et dans le même temps de demander à nos agents d'aller dans les habitations (...) On sait très bien le temps que nos agents passent à l'intérieur des habitats pour accompagner les familles. Ça demande de la proximité, ça demande de la présence sur le terrain", explique l'édile.

Si les démarches pour le recensement sont également faisables sur Internet, la maire de Chanteloup-les-Vignes explique que cela "ne touche pas toutes les familles" que beaucoup d'habitants de sa commune "sont souvent très éloignés d'Internet". Catherine Arenou n'a qu'une envie qu'elle explique clairement: "Moi, je mets mes agents en protection."

Décision incompréhensible pour l'INSEE

Dans cette commune des Yvelines de plus de 10.000 habitants, près de 5000 malades ont été détectés en deux semaines. Les taux de positivité peuvent atteindre près de 70% certains jours alors que le taux d'incidence des Yvelines est de 3697 cas pour 100.000 habitants. Le centre de dépistage de Chanteloup-les-Vignes ne désemplit pas depuis la rentrée scolaire.

"[Il y a] Beaucoup de gens positifs qui se font tester avec le nouveau protocole. Du coup c'est des enfants qui sont testés avec des parents derrière et mécaniquement on a plus de tests positifs", explique le pharmacien Ahmed Boumaraf à BFM Paris.

Face à ces données, repousser le recensement s'impose comme une question de bon sens pour la maire. Du côté des habitants, certains estiment que ce choix de la municipalité est "logique" mais d'autres ne trouvent pas "l'argument très justifié".

Quant à l'INSEE, l'institut parle d'une décision incompréhensible. Un protocole sanitaire a été mis en place pour le recensement de cette année, il est possible pour les agents de dialoguer sur le palier pour remplir les documents ou tout simplement de fixer un entretien téléphonique.

Benoît Ducrocq, Yaëlle Kahn et Hilal El Aflahi avec Marine Langlois