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Paris Île-de-France

Yvelines: un retraité sera jugé pour avoir tué puis démembré sa compagne

La façade du palais de justice de Lyon. Les acquittements prononcés par les cours d'assises, qui jugent les crimes, sont irrévocables. (image d'illustration)

La façade du palais de justice de Lyon. Les acquittements prononcés par les cours d'assises, qui jugent les crimes, sont irrévocables. (image d'illustration) - -

Un homme de 69 ans sera bientôt jugé devant la cour d'assises de Versailles pour avoir tué et démembré sa compagne en 2017 à Vernouillet dans les Yvelines.

Un retraité de 69 ans sera prochainement jugé pour avoir tué sa compagne, dont le corps avait été retrouvé démembré et calciné dans un bois de Vernouillet (Yvelines) en 2017.

L'homme a été renvoyé, le 18 mars dernier, pour meurtre sur conjoint et atteinte à l'intégrité d'un cadavre devant une cour d'assises à Versailles. Contactée, son avocate n'a pas souhaité commenter à ce stade.

Une affaire "emblématique" des féminicides

La famille "attend, avec beaucoup d'espoir, un certain nombre d'explications de la part de l'accusé" lors du procès dont la date n'est pas encore connue, a réagi Me Anne Bouillon, avocate du fils de la victime. Cette affaire est "emblématique" des féminicides, "c'est-à-dire que les femmes meurent en silence", a-t-elle dénoncé.

Le 31 août 2017, des morceaux de corps brûlés étaient retrouvés sur un chemin pédestre de Vernouillet, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Paris.

Il faudra deux ans aux enquêteurs pour les identifier: ils appartiennent à une sexagénaire, signalée disparue par son compagnon le 16 octobre 2017. Son ADN, retrouvé au domicile du compagnon à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), sur une brosse à cheveux, permet le rapprochement.

Simulé des preuves de vie

L'identification a été d'autant plus compliquée que le compagnon est accusé d'avoir simulé des preuves de vie: SMS, retraits bancaires... Pendant un an et quatre mois, plus de 28.000 euros ont été débités du compte de la défunte, d'après des éléments de la procédure.

L'homme a fait des premiers aveux, avant sa mise en examen et son placement en détention provisoire le 17 octobre 2019. Il a raconté avoir étranglé sa compagne chez lui, assurant que celle-ci était violente et jalouse et avait aussi cherché à l'étrangler.

Il a ensuite donné des versions un peu différentes au cours de l'enquête. Il a également reconnu avoir utilisé un couteau et une scie manuelle pour démembrer le corps. Sans doute aussi d'autres outils, comme une scie mécanique, selon les enquêteurs.

Pas de pathologie particulière selon les experts

L'accusé a ensuite transporté, dans la nuit, le corps démembré, dans des sacs de gravats, à Vernouillet où il l'a brûlé. Le couple était ensemble depuis 2016. Lui, chauffeur de taxi à son compte, ne présentait pas de pathologie particulière selon un expert. Il entretenait aussi une relation avec une autre femme.

Elle, 67 ans, décrite par l'expert comme ayant une personnalité "dépressive" et "impulsive", avait montré une tendance à se "dévaloriser" lors de séjours en hôpital psychiatrique.

Par P.B. avec AFP