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Paris Île-de-France

Yvelines: première reconstitution après la mise en examen d'un policier pour meurtre

Police (illustration)

Police (illustration) - AFP

Une reconstitution dans l'enquête dans la mort d'un automobiliste de 28 ans, tué le 16 octobre 2020, a eu dans la nuit de mardi à mercredi à Poissy dans les Yvelines.

Une reconstitution, étape attendue avant la clôture de l'instruction, a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi dans l'enquête sur la mort d'Olivio Gomes, dans laquelle un policier est mis en examen pour "homicide volontaire".

Dans la nuit du 16 au 17 octobre 2020, un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Paris a tué un automobiliste de 28 ans, Olivio Gomes, après l'avoir pris en filature depuis la capitale, et jusqu'en bas de chez lui, dans la cité Beauregard à Poissy (Yvelines).

Sa voiture avait été repérée auparavant par le fonctionnaire et deux de ses collègues de la BAC, après des "manoeuvres erratiques" sur le périphérique parisien. A son bord, Olivio Gomes, le conducteur et deux passagers, de 29 et 33 ans, tous originaires des Yvelines.

Suivent la voiture sur le périphérique

Pendant plusieurs kilomètres, les policiers suivent la voiture sur le périphérique puis sur l'A13, sans se faire remarquer alors qu'une première version des policiers évoquait un refus d'obtempérer.

Selon des vidéos de surveillance, les policiers se sont signalés auprès du véhicule d'Olivio Gomes 15 kilomètres plus loin, au niveau de la ville du Chesnay. Le conducteur a ensuite immobilisé sa voiture à Poissy, en bas de sa résidence, sans jamais accélérer, démontrent les expertises citées par la famille de la victime.

Selon une première version des faits présentée par le policier, il avait ouvert le feu sur le véhicule au moment où celui-ci, arrivé à Poissy, a redémarré et lui a foncé dessus, arguant la légitime défense.

Mais sa version a été rapidement remise en cause par l'enquête dont les éléments n'ont pas permis de certifier que la voiture avait foncé sur le policier. Moins d'une semaine après les faits, le tireur a été mis en examen pour "homicide volontaire", une qualification assez rare dans ce type de dossiers.

La scène des coups de feu refaite

Au cours de cette première reconstitution, qui a duré de 22H00 à 5H00 dans la nuit de mardi à mercredi, la scène des coups de feu a été refaite à plusieurs reprises, en suivant la version du policier et en suivant celle du passager de la voiture d'Olivio Gomes.

Elle marque une étape importante dans cette instruction, avant sa clôture dans les prochains mois.

Interrogé mercredi, le frère de la victime, Leonel, espère "qu'avec cette reconstitution, la juge pourra prouver que le policier n'était pas en danger et qu'il a tiré à plusieurs reprises pour rien", tout en rappelant que les expertises notamment balistiques ont "déjà prouvé qu'il n'y avait pas de légitime défense".

"En contradiction avec les constatations"

"Les opérations de reconstitution ont permis de vérifier la sincérité des déclarations des policiers et le danger auquel le tireur a effectivement été exposé par le refus obtempérer", a déclaré, l'avocat du policier, Me Laurent-Franck Lienard.

"Les diverses variations du policier ne permettent pas d'établir une quelconque légitime défense et sa position est en contradiction avec les constatations et les éléments de la procédure", a indiqué de son côté Me Pape Ndiogou Mbaye, l'avocat de la famille d'Olivio Gomes.

P.B. avec AFP